Paul J. Davies,

The Wall Street Journal

Si les banques européennes ont pris l'habitude des vide-greniers depuis la crise, Royal Bank of Scotland (RBS.LN) s'en est fait une spécialité ces derniers mois.

La cession de la banque américaine Citizens Financial est le meilleur coup de pouce qu'ait pu donner la banque britannique à ses fonds propres, et l'interminable processus dans lequel elle s'est lancée pour se délester d'une autre activité plus limitée pourrait lui offrir également quelques avantages. Voilà qui devrait au moins améliorer les perspectives de dividende déjà favorables de RBS.

En contrepartie de l'aide publique reçue pendant la crise financière, les régulateurs européens ont demandé au groupe britannique de se défaire d'une partie de son activité au Royaume-Uni.

Or la scission d'une partie de son portefeuille de prêts, de sa base de dépôts et de son réseau d'agences, qui n'existaient pas en tant que pôle d'activité spécifique, s'est révélé être un processus complexe, long et coûteux, retardé à maintes reprises. Cette société créée de toute pièce, baptisée Williams & Glyn d'après une enseigne plus ancienne absorbée voilà des années, a finalement pris forme.

Des marques d'intérêt pour Williams & Glyn

Qui plus est, RBS a annoncé mercredi avoir reçu des marques d'intérêt de la part d'acheteurs stratégiques potentiels pour cette activité, qu'ils pourraient acquérir telle quelle. Berenberg Bank juge qu'il s'agit là d'une annonce positive parce qu'elle pourrait faire pencher la balance en faveur d'une vente accélérée, plutôt que d'une introduction en Bourse, comme l'envisage également la banque britannique.

RBS continuera à préparer le terrain pour ces deux options l'an prochain.

Williams & Glyn est une société assez restreinte: elle affiche des actifs pondérés par le risque de 10 milliards de livres sterling, contre 69 milliards de livres dont doit encore se défaire RBS.

Néanmoins, toute plus-value générée par cette vente ne pourra que venir s'ajouter aux près de 8 milliards de livres de capitaux excédentaires dont dispose déjà Royal Bank of Scotland. Or à partir de 2017, ces fonds seront redistribués aux actionnaires.

-Paul J. Davies, The Wall Street Journal

(Version française Emilie Palvadeau) ed: ECH