La société liquidée, qui emploie 570 salariés dans son usine de production de papier recyclé à Bessé-sur-Braye (Sarthe), et une cinquantaine à son siège social situé à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), n'a pas réussi à réunir les financements nécessaires à une poursuite de l'activité, a déclaré Thomas Hollande, avocat des représentants des salariés du site.

En revanche, le tribunal a validé un plan de reprise partiel de la papeterie Arjowiggins Le Bourray, située à Saint-Mars-la-Brière (Sarthe), par la société CGMP située à une vingtaine de kilomètre, à Tuffé.

Client historique du site, CGMP, spécialisée dans les serviettes et nappes en papier, reprend l'activité ouate et 117 salariés sur 250 pour un million d'euros, précise la présidente de CGMP, Céline Bourdin. L'usine du Bourray fabrique aussi des ramettes de papier.

Quant à l'usine Arjowiggins Greenfield, qui produit de la pâte à papier recyclée à Château-Thierry, dans l'Aisne, elle a été attribuée avec ses 75 salariés à l'allemand Wepa, spécialisé dans les tissus hygiéniques en papier, confirme Laurent Benault, directeur du site. Wepa, qui a mis 16 millions d'euros sur la table, a déjà deux usines en France.

Un autre concurrent était en lice pour reprendre Greenfield, le papetier autrichien Mondi.

PRIME DE RECLASSEMENT

Arjowiggins Papiers Couchés, Arjowiggins Le Bourray et Greenfield avaient été placés en redressement judiciaire le 8 janvier dernier par le tribunal de commerce de Nanterre.

Le groupe papetier suédois Lessebo avait jusqu'il y a peu fait part de son intention de reprise partielle de ces trois entités. Mais, après une audience au tribunal de commerce de Nanterre le 20 mars dernier, où il a été demandé au groupe d'apporter des garanties sur ses financements, ce repreneur n'a plus donné signe de vie, rapportent plusieurs partie au dossier.

Le directeur du site de Bessé-sur-Bray, Jean-Christophe Mailhan, a alors tenté de réactiver un projet de reprise de l'usine qu'il avait esquissé. Il prévoyait la reprise de 400 salariés avec un besoin de financement chiffré à 40 millions d'euros. Il a ensuite revu ses ambitions à la baisse et a tenté de trouver des fonds en urgence pour le maintien de 200 emplois pour un coût de 25 millions d'euros, explique Thomas Hollande, qui est aussi l'avocat du personnel du site du Bourray.

Les pouvoirs publics s'engageaient à financer la moitié de la somme et à mettre sur la table respectivement 20 millions et 12,5 millions d'euros. Mais compte tenu des délais extrêmement courts, la partie privée du financement n'a pu être montée.

Le ministres de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire et sa secrétaire d'Etat, Agnès Panier-Runacher, disent dans un communiqué prendre "acte" de la décision de liquidation du site de Bessé-sur-Braye et annoncent la mise en place "d'outils exceptionnels" pour accompagner et reclasser les salariés.

Ils annoncent la mise en place d'un "contrat de sécurisation professionnelle" assorti notamment d'une allocation chômage correspondant à 75% du salaire brut pendant 12 mois, contre 60% du salaire brut en droit commun et une prime de reclassement assortie de conditions.

La maison mère du groupe Arjowiggins, Sequana, a pour sa part été placée en redressement judiciaire la semaine dernière. La période d'observation court jusqu'au 18 mai.

(Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)