New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont reculé pour la sixième séance de suite jeudi, réagissant à la crainte d'une offre excédentaire et aux tensions commerciales persistantes entre les Etats-Unis et la Chine.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'est établi à 61,93 dollars à Londres, en baisse de 2,72% par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril américain de WTI pour livraison en août a lâché 2,61%, à 55,30 dollars.

"Le production de pétrole continue de progresser en dehors des Etats-Unis et les réserves américaines de produits raffinés sont également en hausse", a rappelé Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Selon un rapport hebdomadaire publié mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA), les stocks d'essence américains ont augmenté de 3,6 millions de barils la semaine dernière.

Les réserves d'autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole) ont elles aussi avancé fortement, de 5,7 millions de barils.

En revanche, les stocks de pétrole brut ont baissé pour la cinquième semaine de suite, de 3,1 millions de barils à 455,9 millions de barils.

Depuis plusieurs mois, les prix du pétrole pâtissent de la hausse de la production américaine à des niveaux record au moment où s'intensifie la crainte d'un ralentissement de la croissance mondiale, et donc de la demande mondiale d'or noir.

Sur le front commercial sino-américain, le climat demeurait pesant alors que des informations de presse ont fait état d'un nouveau blocage des négociations entre Pékin et Washington.

Les États-Unis attendent de la Chine qu'elle revienne à ses engagements pris en mai avant qu'elle ne fasse volte-face et embrase le conflit commercial entre les deux pays, a indiqué le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross.

Faisant écho au président américain, qui a estimé mardi que la route était encore longue avant de nouer un accord avec Pékin, Wilbur Ross a insisté sur le fait qu'il s'agissait d'un "long processus".

Dans une interview à la chaine CNBC jeudi, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a reconnu qu'il restait des "problèmes difficiles" à résoudre dans les discussions.

Les prix pétroliers ont par ailleurs brièvement sursauté en cours de séance après que l'Iran a annoncé détenir "un tanker étranger" et son équipage soupçonnés de se livrer à de la "contrebande" de carburant dans le Golfe, avant de repartir à la baisse.

"L'origine de ce tanker et de son chargement de pétrole restent mystérieuses ", a noté M. Libow.

"Si on avait eu confirmation qu'il s'agissait d'un tanker britannique ou américain, le marché aurait sans doute plus réagi. Comme ça n'a pas été le cas, il n'avait pas de raison de le faire", a ajouté l'expert.

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