Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole montaient jeudi en cours d'échanges européens pour la deuxième séance consécutive sans parvenir à effacer les pertes engendrées dernièrement par les inquiétudes sur une surabondance de l'offre.

Vers 15H00 GMT (16H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 66,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 64 cents par rapport à la clôture de mercredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de décembre prenait 43 cents à 56,68 dollars une heure après son ouverture.

Mercredi, les cours de l'or noir avaient enregistré un timide rebond, mettant un terme à une série de six baisses de suite pour le Brent et de douze chutes d'affilée pour le WTI, un record depuis la création du contrat américain dans les années 1980.

Les États-Unis ont amorti l'impact sur le marché du brut de leurs sanctions contre l'Iran en accordant des exemptions à un nombre élevé d'importateurs, alors même que les autres pays producteurs avaient décidé de faire tourner leurs puits à plein régime pour éviter une chute de l'offre.

"Le marché du pétrole était en déficit de l'offre pour la majorité de 2017 et au premier semestre 2018, donc quand les États-Unis ont très clairement affirmé (au début de l'été, ndlr) qu'ils comptaient réduire les exportations iraniennes de pétrole à zéro, cela avait créé l'attente d'un déséquilibre au quatrième trimestre", ont rappelé les analystes de Morgan Stanley.

Mais désormais, le marché craint au contraire une surabondance de l'offre à court terme, d'autant plus que les États-Unis produisent à des niveaux records, et ont en octobre délogé la Russie de sa place de premier producteur mondial d'or noir, selon l'Agence internationale de l'Énergie (AIE).

"Nous estimons cependant que le prix du pétrole est trop bas et qu'il y aura un rebond, notamment avec une annonce de baisse de la production de l'Opep début décembre", ont estimé les analystes de Bank of America Merrill Lynch.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie, se réuniront à Vienne début décembre.

L'Arabie saoudite défend déjà un durcissement de leur accord de limitation de la production pour faire remonter les prix, même si la Russie pourrait être plus prudente.

A plus court terme, l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA) fera état en cours de séance de ses données hebdomadaires sur les stocks américains.

Pour la semaine achevée le 9 novembre, les analystes tablent sur une nouvelle hausse des stocks de brut (+3,2 millions de barils), sur une baisse des stocks d'essence (-1,85 million de barils) et sur une baisse des stocks d'autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole, -2,02 millions de barils), selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.

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