(Actualisé avec des précisions, contexte)

LONDRES/MADRID, 11 décembre (Reuters) - La bataille autour du partenariat avec BT s'est intensifiée jeudi avec le départ pour Londres du président de Telefonica, propriétaire d'O2, et la proposition des actionnaires d'EE d'être payés en partie en actions pour faciliter une transaction.

L'opérateur télécoms historique britannique est en discussions depuis novembre à la fois avec O2, la filiale en Grande-Bretagne de l'opérateur télécoms espagnol Telefonica , et EE, la coentreprise d'Orange et Deutsche Telekom.

BT souhaite racheter l'un des deux opérateurs afin de prendre pied sur le marché de la téléphonie mobile.

Selon des sources proches du dossier, les actionnaires de EE ont accepté d'être payés en partie en actions BT pour faciliter une transaction. C'est également le cas de Telefonica, selon d'autres sources au fait de la situation.

Trois sources ont déclaré que BT devrait choisir d'ici le début de la semaine prochaine, voire avant, avec qui, d'O2 ou d'EE, il entamera des discussions exclusives en vue d'une fusion.

Signe de l'intensification des discussions, le président de Telefonica Cesar Alierta a quitté l'Espagne pour Londres jeudi afin de participer aux négociations avec BT.

Un accord avec Telefonica reviendrait à restituer O2 à son propriétaire d'origine. L'opérateur mobile avait été scindé de BT par le biais d'une introduction en Bourse en 2001 et racheté par Telefonica en 2006.

"BT ne devrait pas prendre beaucoup de temps pour choisir entre les deux ", a déclaré une source, précisant qu'une annonce pourrait avoir lieu dès vendredi.

Il reste pour BT à déterminer quel actionnaire il voudrait accueillir. Telefonica a eu des relations orageuses avec un précédent associé, Telecom Italia, dont il a été le principal actionnaire mais qu'il cherche à revendre.

Les tensions n'ont pas été étrangères non plus à Orange et à Deutsche Telekom dans la gestion de EE.

Des trois opérateurs, Telefonica est également perçu comme étant le plus agressif car son ambition de consolider les marchés où il est présent pourrait l'amener à long terme à viser un contrôle plus étroit de BT, explique l'une des sources.

Le conglomérat de Hong Kong Hutchison devrait prochainement présenter une offre sur le groupe qui ne sera pas choisi par BT, toujours selon les sources.

L'acquisition d'un des deux opérateurs pour une somme évaluée entre neuf et 11 milliards de livres (11,39 et 13,92 milliards d'euros) ferait de BT un opérateur télécoms intégré puissant, présent à la fois sur le haut débit fixe et mobile.

BT, Telefonica, Orange et Deutsche Telekom n'ont pas souhaité commenter ces informations. (Julien Toyer et Robert Hetz à Madrid, Sophie Sassard et Kate Holton à Londres, Leila Abboud à Paris et Harro Ten Wolde à Francfort, Patrick Vignal et Claude Chendjou pour le service français, édité par Marc Angrand)