Pékin (awp/afp) - Le marché immobilier chinois s'est de nouveau essoufflé en septembre, selon des chiffres officiels publiés lundi, alors que le président Xi Jinping s'est insurgé la semaine dernière contre "la spéculation" qui affecte le secteur.

"Les logements sont faits pour être habités, non pour être un objet de spéculation", a tonné M. Xi mercredi dernier, dans son discours d'ouverture du congrès quinquennal du Parti communiste au pouvoir.

Or, le durcissement des réglementations encadrant le marché immobilier dans les grandes villes du géant asiatique semble faire son effet.

Seules 44 des 70 grandes villes suivies par le Bureau national des statistiques (BNS), un organisme gouvernemental, ont enregistré en septembre une hausse sur un mois des prix des appartements neufs, contre 46 en août.

Par ailleurs, précisait le BNS lundi, les 15 plus grosses métropoles du pays ont toutes enregistré un repli ou une stagnation des prix par rapport à août. Les prix ont ainsi reculé de 0,2% à Pékin, de 0,1% à Shanghai (est) et de 0,5% à Canton (sud).

A Shenzhen (sud), théâtre d'une spectaculaire envolée (+46% en deux ans), les prix sont restés stables.

Pour enrayer la flambée du marché immobilier, les grandes villes ont entrepris de restreindre l'acquisition de propriétés secondaires ou d'interdire la revente d'un appartement pendant une certaine période après l'achat.

Certaines --Pékin notamment-- ont également durci les conditions d'obtention d'un crédit immobilier, de façon à contenir l'endettement alimentant la spirale spéculative. Ce qui pousse des acquéreurs à contracter des prêts à la consommation pour constituer leur apport, au grand dam des régulateurs.

En glissement annuel, Pékin affiche pour septembre une modeste hausse de 0,5% des prix des logements neufs, contre une envolée de quelque 35% par rapport à 2015, selon le BNS. Et si les prix à Canton ont gonflé de presque 10% sur un an, ils ont en revanche reculé à Shanghai comme à Shenzhen.

"Le président Xi a rappelé que le logement n'était pas fait pour spéculer, or il est rare que de hauts dirigeants se montrent aussi directs en de telles occasions (...) Cela implique qu'il ne faut pas attendre de quelconques assouplissements dans l'immobilier en 2018", a commenté Larry Hu, analyste de la banque Macquarie.

Selon lui, les réglementations devraient au contraire devenir encore plus restrictives dans un nombre grandissant de villes, d'autant que les autorités entendent introduire "davantage d'équité" sur ce marché très discriminant.

afp/rp