BEYROUTH, 19 novembre (Reuters) - Un important dispositif sécuritaire était déployé mardi matin dans le centre de Beyrouth quelques heures avant le début d'une session parlementaire dont les manifestants, qui protestent depuis un mois contre l'élite politique et la corruption, souhaitent empêcher la tenue.

Des échauffourées ont éclaté tôt dans la matinée entre la police anti-émeutes et un groupe de manifestants qui tentaient de retirer un barrage de barbelés bloquant une rue à proximité du Parlement, a constaté un journaliste de Reuters.

Des coups de feu ont par ailleurs été entendus au moment où plusieurs dizaines de manifestants ont contraint deux voitures officielles à faire demi-tour près du Parlement.

Initialement prévue pour le 11 novembre avant d'être reportée pour des raisons de sécurité, la session parlementaire exceptionnelle de ce mardi prévoit l'examen d'une série de lois, dont celle sur une amnistie générale.

Les manifestants estiment que cette loi pourrait concerner des personnes condamnées ou soupçonnées d'implication dans des affaires d'évasion fiscale et de délits environnementaux.

Quatre semaines après son lancement, le mouvement de protestation - né en réaction au projet gouvernemental de taxer les appels téléphoniques passés depuis l'application WhatsApp, projet abandonné depuis - ne donne aucun signe d'affaiblissement.

Les manifestants continuent d'exiger le départ de l'ensemble de la classe politique actuellement au pouvoir qu'ils accusent d'avoir pillé l'économie du pays, qui connaît sa pire crise économique depuis la guerre civile des années 1975-1990. (Nadine Awadalla et Issam Abdallah, Marine Pennetier pour le service français, édité par Sophie Louet)