"L'économie américaine aura terminé l'année en trombes, surpassant toutes les attentes avec une croissance du PIB de près de 4 % (annualisé) au deuxième semestre 2023. Dans le même temps, cette robustesse n'a pas empêché le mouvement de désinflation de se poursuivre avec un Core PCE trônant à 1,9% sur six mois annualisés en décembre 2023. Derrière cette résilience, une dynamique de la consommation qui ne cesse de surprendre, ayant accéléré de 3% (annualisé) sur la deuxième partie de l'année, explique Alexandre Drabowicz, chief investment officer chez Indosuez Wealth Management.

Et pour cause, le consommateur américain a bénéficié depuis 2019 d'une importante amélioration de son pouvoir d'achat et de son patrimoine net sous l'impulsion d'effets de richesse significatifs sur les marchés financiers et l'immobilier. Parallèlement, le marché de l'emploi demeure extrêmement solide et les conditions financières n'ont jamais été aussi souples depuis la mi-2022.

"Depuis plusieurs mois, nous anticipons un atterrissage en douceur sans récession de l'économie américaine en 2024, les récentes dynamiques de croissance, notamment du point de vue de la consommation, nous amènent à adopter une vue encore plus positive sur les perspectives de l'économie américaine et réviser nos anticipations de croissance à 2,3 % en moyenne annuelle pour 2024, au-delà des 1,4 % que nous anticipions auparavant", souligne Alexandre Drabowicz.

Cette anticipation solide reflète également un acquis de croissance important pour 2024 : une croissance nulle du PIB américain lors des quatre prochains trimestres verrait quand même la moyenne annuelle se porter à 1,3% en 2024.

"Dans ce contexte, nous demeurons confiants dans la capacité de l'économie américaine à poursuivre la dynamique de 2023 combinant une croissance résiliente et une poursuite du mouvement de désinflation que nous voyons rester au-dessus de la cible de la Fed en moyenne annuelle à 2,6 % en 2024 et 2,4 % en 2025 sur l'inflation totale", estime Indosuez WM.

Une désinflation que la Fed devrait accompagner à partir du deuxième trimestre 2024 afin de ne pas accroître le caractère restrictif de sa politique monétaire en raison de taux corrigés de l'inflation qui en deviendraient mécaniquement plus élevés, justifiant ainsi d'un scénario de 100 points de base de baisses de taux en 2024.