(Actualisé tout du long avec dernières frappes d'Israël, appel commun de l'Onu, aide de la France et de l'UE)

* 450 cibles du Hamas frappées ces dernières 24h-armée israélienne

* Israël conditionne un cessez-le-feu au retour des otages

* Appel commun à une trêve de plusieurs organes de l'Onu

* Blinken poursuit en Turquie sa tournée dans la région

par Nidal al-Mughrabi

GAZA, 6 novembre (Reuters) -

L'armée israélienne a frappé 450 cibles du Hamas dans la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures, et ses forces terrestres se sont emparées d'une base des militants du groupe islamiste, ont annoncé les forces de défense israéliennes lundi, alors que les appels à un cessez-le-feu ou à une trêve humanitaire se multiplient pour protéger la population civile de l'enclave palestinienne assiégée.

Un journaliste de Reuters présent dans l'enclave a décrit le bombardement aérien, terrestre et maritime d'Israël au cours de la nuit comme étant l'un des plus intenses depuis le lancement de l'offensive de Tsahal contre le Hamas après l'attaque surprise du groupe islamiste il y a plus d'un mois.

L'armée israélienne a déclaré avoir frappé "des tunnels, des terroristes, des complexes militaires, des postes d'observation et des postes de lancement de missiles antichars".

Les troupes au sol ont tué plusieurs combattants du Hamas lors de la prise d'une base de militants contenant des postes d'observation, des zones d'entraînement et des tunnels souterrains, a-t-elle ajouté.

Selon les autorités sanitaires de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, des dizaines de personnes ont été tuées lors de ces frappes sur la ville de Gaza et plus au sud, à Zawaida et à Deir Al-Balah. La chaîne de télévision Al-Aqsa TV, affiliée au Hamas, a cité des sources médicales indiquant qu'au moins 75 Palestiniens avaient été tués et 106 blessés dans les attaques.

Reuters n'a pas pu vérifier ces informations de manière indépendante.

L'armée israélienne a déclaré dimanche qu'elle avait encerclé la ville de Gaza, à l'extrémité nord de l'enclave, mais elle continue de faire face aux attaques de militants du Hamas depuis le réseau de tunnels souterrains construits par le groupe.

Selon les autorités sanitaires de la bande de Gaza, plus de 9.770 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne menée depuis le 7 octobre et l'attaque du groupe islamiste dans le sud d'Israël qui a fait 1.400 morts côté israélien et 240 otages détenus par le Hamas.

SITUATION "INACCEPTABLE"

Israël est soumis à une pression croissante pour éviter les pertes civiles mais refuse toujours catégoriquement tout cessez-le-feu.

"Il n'y aura aucun cessez-le-feu sans le retour des otages. Il faut complètement retirer cela du vocabulaire", a déclaré dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devant le personnel de la base militaire aérienne de Ramon, dans le sud d'Israël.

Lundi, les chefs de plusieurs organes majeurs des Nations unies ont lancé

un appel commun

en faveur d'une trêve humanitaire dans la bande de Gaza.

"Une population entière est assiégée et attaquée, privée d'accès aux éléments essentiels à sa survie, bombardée dans ses maisons, ses abris, ses hôpitaux et ses lieux de culte. C'est inacceptable", ont-ils déclaré dans un communiqué commun.

De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé une augmentation de 25 millions d'euros de l'aide humanitaire versée à la bande de Gaza.

La France, qui organise jeudi une "conférence humanitaire" à Paris pour coordonner l'aide à la population civile de l'enclave palestinienne,

a dit être en discussions

avec l'Egypte pour installer un centre médical terrestre près de la frontière avec la bande de Gaza.

ESCALADE DU CONFLIT

Dans le même temps, la diplomatie américaine s'active pour tenter de réduire les risques d'escalade du conflit.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré lundi le ministre turc des Affaires étrangères à Ankara, quelques heures après que des centaines de personnes ayant participé à une manifestation pro-palestinienne ont tenté de prendre d'assaut une base aérienne abritant des troupes américaines dans le sud de la Turquie.

Dimanche, il s'était rendu en Cisjordanie pour rencontrer le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, puis en Irak.

Le directeur de la CIA, William Burns, doit se rendre en Israël lundi pour discuter du conflit et des services de renseignement avec de hauts responsables, a rapporté le New York Times (NYT). William Burns s'arrêtera également dans d'autres pays du Moyen-Orient pour discuter de la situation dans la bande de Gaza, selon le NYT qui cite un responsable américain anonyme.

La CIA n'a pas répondu à une demande de commentaire de Reuters.

De son côté, la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, s'entretiendra avec des dirigeants étrangers dans la journée afin de discuter du conflit et de faire avancer les efforts de l'administration pour accroître l'aide humanitaire aux civils de la bande de Gaza, a indiqué son bureau.

(Reportage de Nidal al-Mughrabi à Gaza, Ali Sawafta et Simon Lewis à Ramallah, Dan Williams à Jérusalem et Costas Pitas à Los Angeles ; Rédigé par David Lawder à Washington ; Blandine Hénault pour la version française, édité par Kate Entringer)