par William Schomberg

LONDRES, 15 mai (Reuters) - Boris Johnson a déclaré qu'il souhaitait régler le différend avec l'Union européenne au sujet des règles commerciales post-Brexit relatives à l'Irlande du Nord, mais le Premier ministre britannique n'a pas exclu l'option d'une action unilatérale qui, selon l'UE, pourrait déclencher une guerre commerciale.

Boris Johnson doit se rendre à Belfast lundi pour exhorter les dirigeants politiques locaux à former un nouveau gouvernement de partage du pouvoir, une institution clé dans le cadre de l'accord de paix du Vendredi saint de 1998.

Après les élections de ce mois-ci, les syndicalistes pro-britanniques ont refusé de rejoindre la nouvelle administration en raison de leur opposition au protocole d'Irlande du Nord régissant les règles commerciales post-Brexit.

Boris Johnson, dans des extraits d'un article du journal Belfast Telegraph publiés dimanche, a déclaré que la réforme du protocole était essentielle pour que l'Irlande du Nord aille de l'avant.

"Il y a sans aucun doute un lieu d'atterrissage raisonnable dans lequel les intérêts de chacun sont protégés", a-t-il déclaré. "Notre objectif commun doit être de créer le soutien intercommunautaire le plus large possible pour un protocole réformé en 2024."

Boris Johnson a accepté le protocole en 2019 pour permettre à la Grande-Bretagne de quitter le marché unique et l'union douanière de l'UE sans que les contrôles ne soient réimposés à la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, un élément essentiel de l'accord de paix.

Mais le protocole à de fait mise en place une frontière douanière entre la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord, suscitant la colère de nombreux unionistes.

Le Premier ministre britannique a tenté de renégocier le protocole et a menacé de prendre des mesures unilatérales si l'UE n'acceptait pas les propositions de Londres.

"J'espère que la position de l'UE changera", a-t-il déclaré. "Si ce n'est pas le cas, il faudra agir."

"Le gouvernement a la responsabilité de fournir l'assurance que les consommateurs, les citoyens et les entreprises d'Irlande du Nord sont protégés à long terme. Nous présenterons une évaluation plus détaillée et les prochaines étapes au Parlement dans les prochains jours".

Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a auparavant exhorté Boris Johnson à ne pas mettre en place de nouvelles lois commerciales qui, selon lui, pourraient saper le processus de paix en Irlande du Nord.

"Il n'y a aucun moyen pour l'UE de faire des compromis si le Royaume-Uni menace d'agir unilatéralement pour adopter une législation nationale afin d'annuler les obligations internationales résultant d'un traité international." (Version française Benjamin Mallet)