IRAN-L'UE PRÊTE À DURCIR SA POSITION SUR L'ACCORD NUCLÉAIRE

BRUXELLES - Les signataires européens de l'accord sur le programme nucléaire iranien sont prêts à déclencher la procédure de règlement des litiges prévue par le traité afin de contraindre Téhéran à revenir sur ses décisions successives de se soustraire à une partie de ses dispositions, indiquent des diplomates européens lundi.

La décision pourrait être annoncée lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, vendredi à Bruxelles, voire avant cette date par les trois puissances signataires, Allemagne, France et Royaume-Uni.

"Nous réfléchissons à cette opportunité, nous prendrons une décision dans les jours qui viennent", a déclaré lundi soir le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur l'antenne de BFM TV.

Officiellement, l'ordre du jour de la réunion qui débutera vendredi à 14h00 (13h00 GMT) n'a toujours pas été arrêté mais, selon un des diplomates, les ministres examineront la réponse à apporter à la décision de Téhéran, annoncée dimanche, de s'affranchir davantage de l'accord de 2015 sur son programme nucléaire et de ne plus limiter l'enrichissement d'uranium.

Cette annonce iranienne, qui était attendue, coïncide avec une forte aggravation des tensions avec les Etats-Unis après la frappe américaine en Irak qui a tué dans la nuit de jeudi à vendredi le général iranien Qassem Soleimani.

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LES ETATS-UNIS NIENT VOULOIR QUITTER MILITAIREMENT L'IRAK

BAGDAD - Les Etats-Unis n'ont pas l'intention de quitter militairement l'Irak, a assuré lundi le secrétaire américain à la Défense, démentant les informations de Reuters annonçant le départ imminent de la coalition internationale, conformément à la décision votée dimanche par parlement de Bagdad.

"Il n'y a eu aucune décision de quitter l'Irak", a déclaré Mark Esper, interrogé sur ces informations qui proviendraient d'une lettre du commandant américain de la coalition formée à l'initiative de Washington pour combattre l'Etat islamique.

"Je ne sais pas ce que c'est que cette lettre (...) Nous essayons de savoir d'où elle vient, de quoi il s'agit, mais aucune décision de quitter l'Irak n'a été prise, point final", a-t-il ajouté.

Selon le général Mark Milley, chef d'état-major de l'armée américaine, il s'agit d'un projet mal rédigé destiné à informer Bagdad d'une recrudescence des mouvements de troupes. "C'est mal formulé. Il laisse croire à un retrait. Ce n'est pas le cas", a-t-il déclaré à un groupe de journalistes.

La lettre dont Reuters a pris connaissance annonce le départ imminent des forces de la coalition, sans préciser si la mesure concerne la totalité des effectifs américains en Irak, qui sont de l'ordre de 5.000 hommes.

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FRANCE-SEMAINE DÉCISIVE DANS LE BRAS DE FER SUR LA RÉFORME DES RETRAITES

PARIS - Suspendues pendant les vacances de Noël, les discussions entre l'exécutif et les partenaires sociaux sur le projet de réforme des retraites reprennent mardi avec l'espoir d'aboutir à un compromis rapide qui permettrait de mettre un terme à plus d'un mois de perturbations dans les transports en France.

La marge de manoeuvre s'annonce étroite. A l'origine de nouvelles journées de manifestations dont l'ampleur jeudi et samedi sera observée de près par les deux parties, l'intersyndicale emmenée par FO et la CGT continue de réclamer le retrait pur et simple de ce projet de réforme, qui prévoit de fusionner les 42 régimes existants en un seul régime à points.

Quant au gouvernement, il continue de défendre l'instauration progressive d'un "âge pivot" à 64 ans en 2027 - âge qui devra être atteint pour toucher une retraite à taux plein avec un système de bonus-malus - casus belli pour les syndicats réformistes (CFDT, Unsa et CFTC) opposés à toute réforme "paramétrique".

"Il faut retirer cet âge pivot du projet", a martelé le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger dimanche sur France 2. "C'est une mesure qui est d'abord injuste car cela va faire payer plus ceux qui ont commencé à travailler jeune, au bénéfice de ceux qui ont commencé à travailler plus tard".

Sans renoncer à l'âge pivot, l'exécutif pourrait opter pour une modulation ou des ajustements. Parmi les pistes possibles, celle d'une décote "temporaire", et non plus définitive, pour les personnes qui partiraient avant l'âge pivot, comme suggéré par le président de l'Assemblée nationale et proche d'Emmanuel Macron, Richard Ferrand.

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GHOSN A PRIS LE TRAIN DANS SA FUITE AU DÉPART DE TOKYO-PRESSE

TOKYO - Carlos Ghosn a pris un train à grande vitesse pour se rendre à Osaka, peut-être en compagnie d'autres personnes, lors de sa rocambolesque fuite du Japon vers le Liban, rapporte lundi l'agence de presse japonaise Kyodo.

Sur des images de vidéosurveillance, on peut voir l'ancien président de Renault et de Nissan quitter son appartement de Tokyo le 29 décembre vers 14h30 (05h30 GMT) puis arriver quelques heures plus tard à la gare de Shinagawa, toujours dans la capitale japonaise, où il est monté dans un train à destination d'Osaka, selon Kyodo, qui cite une personne au fait du dossier.

L'ex-patron de l'alliance s'est ensuite rendu en voiture à l'aéroport du Kansai, dans la baie d'Osaka, où il a pris un jet privé à 23h10, poursuit l'agence. L'avion loué à une compagnie privée a gagné la Turquie.

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OUVERTURE À NEW YORK DU PROCÈS D'HARVEY WEINSTEIN

NEW YORK - Le procès de Harvey Weinstein s'est ouvert lundi à Manhattan où l'ancien producteur de cinéma doit répondre des accusations de viols formulées par deux femmes et pour lesquelles il encourt la prison à perpétuité.

Longtemps considéré comme l'un des producteurs les plus influents d'Hollywood, Harvey Weinstein, 67 ans, a décidé de plaider non coupable des chefs d'inculpation retenus contre lui, y compris ceux de viol et d'agression sexuelle.

Sa première accusatrice, l'ancienne assistante de production Mimi Haleyi, accuse Weinstein d'avoir abusé d'elle en 2006. L'autre accusatrice, dont le nom n'a pas été rendu public, l'accuse de viol en 2013.

L'ancien "mogul", souffrant du dos depuis un accident de voiture en août dernier, est arrivé au tribunal en poussant un déambulateur, vêtu d'un costume sombre. L'un des membres de son équipe de défense le soutenait par l'avant-bas et son avocate, Donna Rotunno, le suivait de près.

Plus de 80 femmes, le plus souvent de jeunes actrices ou autres employées de l'industrie du cinéma, ont accusé Harvey Weinstein d'abus sexuels, commis sur une période de plusieurs dizaines d'années. Cette affaire a contribué à lancer le mouvement #MeToo, dans le cadre duquel plusieurs centaines de femmes ont publiquement accusé des personnalités masculines du monde du spectacle, de la politique ou d'autres domaines d'abus sexuels à leur encontre.

Harvey Weinstein réfute l'ensemble des accusations portées contre lui et affirme n'avoir eu que des relations sexuelles consenties.

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