GILETS JAUNES: DANS L'ATTENTE D'UN GESTE "FORT" DE L'ELYSÉE

PARIS - Une réunion interministérielle s'est tenue lundi soir à l'Elysée pour tenter de trouver une porte de sortie à la crise des "Gilets jaunes", objet de consultations de l'ensemble des forces politiques toute la journée à Matignon.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, ou encore Bruno Le Maire (Economie) et Christophe Castaner (Intérieur) figuraient parmi la douzaine de ministres conviés autour d'Emmanuel Macron, a fait savoir l'Elysée.

Edouard Philipe a annoncé qu'il ferait un geste "fort" dans les prochains jours pour tenter de dénouer la crise nouée autour des questions de pouvoir d'achat, a rapporté le ministre de la Culture, Franck Riester.

Toute la journée, une trentaine d'élus - présidents des groupes parlementaires et responsables des partis et forces politiques - se sont succédé à Matignon pour des entretiens avec le Premier ministre - à l'exception de Jean-Luc Mélenchon qui a choisi de se faire représenter.

Aucune information n'a filtré sur la nature des mesures qui pourraient être annoncées. Les "Gilets jaunes" réclament comme premier geste un moratoire sur la hausse de la taxation des carburants prévue au 1er janvier prochain.

Bruno Le Maire s'est prononcé dans la journée en faveur d'une accélération de la baisse des impôts et des dépenses publiques.

Emmanuel Macron a de son côté reporté sa visite en Serbie prévue mercredi et jeudi.

CASTANER DÉNONCE DES ACTES DE VIOLENCE "INDIGNES ET HONTEUX"

PARIS - Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a qualifié d'"extrêmement grave", d'"indigne" et de "honteux" le déchaînement de violence de samedi dernier en marge des manifestations des "Gilets jaunes", en particulier à Paris.

Pendant plus d'une heure lundi soir devant la Commission des Lois de l'Assemblée nationale, il a rendu hommage aux forces de l'ordre dont la vie était selon lui menacée et souligné la difficulté de répondre à un mouvement sans leader ni structure. Selon lui, les policiers se sont retrouvés face à des personnes animées par une "volonté de tuer".

Pendant toute la journée, les cinq salles d'audience du tribunal de Paris dédiés aux comparutions immédiates n'ont pas désempli, avec l'audition à la chaîne de manifestants arrêtés samedi. Les premières condamnations sont tombées, dont certaines à la prison ferme.

Le parquet de Paris a par ailleurs annoncé la prolongation de la garde à vue de 111 personnes dont les profils sont jugés les plus sérieux et les actes les plus graves.

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UNE CENTAINE DE LYCÉES PERTURBÉS PAR DES MANIFESTANTS

PARIS - Une centaine de lycées, sur les 4.200 que compte le pays, ont été perturbés ou totalement bloqués lundi par des manifestants dénonçant notamment les réformes du baccalauréat et Parcoursup.

Des incidents ont été constatés à proximité de plusieurs lycées, notamment à Aubervilliers et Gagny (Seine-Saint-Denis) et Chelles (Seine-et-Marne), où plusieurs jeunes et membres des forces de l'ordre ont été blessés.

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LES AMBULANCIERS MANIFESTENT AUSSI LEUR COLÈRE À PARIS

PARIS - Plusieurs centaines d'ambulanciers ont bloqué lundi la place de la Concorde pour protester contre la réforme du financement du transport médical, sans renier par ailleurs une proximité avec le mouvement des "Gilets jaunes".

Selon un décompte de la préfecture de police de Paris établi en fin de journée, 600 véhicules et 800 personnes se sont rassemblées place de la Concorde entre 07h00 et 20h30.

Dans la soirée, une ambulance a été incendiée devant l'Assemblée nationale en signe de protestation.

Les ambulanciers protestent contre un article de la loi de financement de la sécurité sociale 2017 entré en vigueur cette année qui permet aux cliniques et hôpitaux d'organiser des appels d'offre pour les transferts de patients entre établissements et qu'ils jugent défavorable aux petites structures indépendantes qui composent aujourd'hui la majorité du secteur.

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ADOPTION DÉFINITIVE DU BUDGET DE LA SÉCU POUR 2019

PARIS - Le Parlement a définitivement adopté lundi le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2019, malgré les demandes de reports émanant de plusieurs groupes d'opposition désireux de tenir compte du contexte de grogne sociale des "Gilets jaunes".

Le début du débat parlementaire a été animé par de nombreux rappels au règlement, plusieurs suspensions de séance et les quelques députés Les Républicains présents ont quitté l'hémicycle au début du discours de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.

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LEVOTHYROX-LES PLAIGNANTS RÉCLAMENT 41 MILLIONS D'€ À MERCK

LYON - Un collectif de 4.113 malades de la thyroïde qui disent souffrir de la nouvelle formule du Levothyrox ont réclamé lundi 41,13 millions d'euros d'indemnités au laboratoire allemand Merck devant le tribunal d'instance de Lyon, soit 10.000 euros par patient, pour "défaut d’information".

Merck se voit reprocher d'avoir, en mars 2017, commercialisé une nouvelle formule du Levothyrox sans en avoir informé les trois millions de patients français en traitement. Un certain nombre d'entre eux ont ressenti de nombreux effets secondaires.

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OUVERTURE DE LA COP24 SUR LE CLIMAT À KATOWICE

KATOWICE, Pologne - Les représentants de près de deux cents pays se sont retrouvés dimanche à Katowice en Pologne pour deux semaines de discussions dans le cadre de la COP24 destinée à surmonter les divergences politiques afin de lutter contre le réchauffement climatique en réduisant le recours aux énergies fossiles.

Ce rendez-vous annuel, organisé dans une ville située au coeur du bassin minier polonais, ne devrait pas être marqué par des avancées significatives malgré la publication de plusieurs rapports alarmistes sur les émissions de gaz à effet de serre.

Depuis la COP21 et l'Accord de Paris sur le climat, l'ambiance politique a fortement changé. La France et la Chine ont promis vendredi de faire front commun sur les questions climatiques.

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USA-FIN DES SUBVENTIONS AUX VOITURES ÉLECTRIQUES ET ÉNERGIES RENOUVELABLES

WASHINGTON - L'administration Trump va supprimer d'ici trois ans toutes les subventions à l'achat de voitures électriques et aux énergies renouvelables, a annoncé lundi le conseiller économique de la Maison blanche.

Interrogé sur la décision annoncée la semaine dernière par General Motors de fermer des usines aux Etats-Unis et de supprimer 8.000 emplois en Amérique du Nord, Larry Kudlow a indiqué que l'achat de voitures électriques ne serait plus aidé à compter de 2020 ou 2021.

Le conseiller de Donald Trump a ajouté que d'autres subventions mises en place par l'administration Obama seraient supprimées, dont celles en faveur des énergies renouvelables. Le président des Etats-Unis est un ardent défenseur des énergies fossiles, charbon et pétrole en tête.

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POURPARLERS SUR LE YÉMEN PEUT-ÊTRE DÈS MERCREDI EN SUÈDE

ADEN/DUBAI - Une délégation de rebelles houthis est attendue prochainement en Suède où doivent s'ouvrir, peut-être dès mercredi, des pourparlers destinés à mettre fin au conflit qui ravage le Yémen.

Un responsable houthi a déclaré à Reuters que la délégation rebelle pourrait quitter Sanaa lundi soir ou mardi matin. Les rebelles chiites soutenus par l'Iran, qui exigeaient comme préalable aux discussions que certains de leurs blessés soient évacués vers le sultanat d'Oman, ont obtenu gain de cause.

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ABDELAZIZ BOUTEFLIKA N'A PAS REÇU MOHAMED BEN SALMAN

ALGER - Abdelaziz Bouteflika, "alité du fait d'une grippe aiguë", n'a pas été en mesure de recevoir le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman en visite en Algérie.

Le prince héritier saoudien s'est entretenu avec le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, qui l'avait accueilli dimanche à l'aéroport. Il a quitté Alger lundi soir, rapporte la télévision saoudienne.