Monday is the new black. La journée de lundi s'est révélée très négative sur les marchés américains. Le sentiment "Bearish" déjà présent a été accentué par les annonces de Donald Trump et les mesures extrêmes prises par la FED. Le S&P 500 a ainsi abandonné près de 12%, une perte inférieure au lundi noir de 1987, mais sensiblement proche de celle du 28 octobre 1929. Ce qui fait du 16 mars 2020, la troisième pire journée pour l'indice américain.

Le tableau ci-dessous recense les plus grosses variations de l'indice, à partir des données reconstituées de Yahoo Finance :

Les autorités financières répondent.  Face à ces variations extrêmes, les autorités financières ont décidé de prendre des mesures massives. La vente à découvert a été interdite de manière globale ou sur des titres spécifiques. L'AMF et la FSMA (Belgique) ont ainsi restreint cette pratique pour un mois. La mesure doit durer 3 mois en Italie. Même si des possibilités de fermetures ont été évoquées, Jay Clayton (président de la SEC) a annoncé que "les marchés devraient continuer à fonctionner dans des moments comme celui-ci".

Un confinement international. La plupart des pays du monde ont décidé de prendre des mesures restrictives, même le Royaume-Uni, qui avait d'abord préconisé une stratégie "d'immunité collective". Ces décisions coordonnées de fermeture des frontières ont créé la panique parmi les voyageurs. Les mesures de confinement prises en France m'amènent à me passer de la fameuse station Bloomberg et faire face à une connexion capricieuse à la campagne.

Des liquidités à perte de vue. Des plans de soutiens inédits ont été déployés. La France a décidé de garantir les prêts à hauteur de 300 MdsEUR, retarder le paiement des factures d'électricité, reporter la fiscalité… Les États-Unis ont également pris des mesures similaires. Donald Trump prévoit ainsi un plan de relance qui pourrait atteindre 1200 MdsUSD. Le Sénateur Mitt Romney a également annoncé sur Twitter qu'il souhaitait que tous les Américains majeurs reçoivent 1000$ (comme à Hong Kong), que l'État verse des subventions aux petites entreprises et reporte les échéanciers de paiement des crédits des étudiants qui arrivent sur le marché du travail…

Les banques centrales font feu. Ce week-end, la Fed avait annoncé in extrémis la baisse d'un point de base de ses taux directeurs, l'augmentation de ses opérations d'open market, un nouveau QE, ainsi que la reprise du CPFF (Commercial Paper Funding Facility) qui facilite le crédit aux entreprises et aux ménages. Les banques centrales du monde entier prennent ainsi, à l'image de la FED, des mesures de l'extrême pour tenter de limiter la casse. Même la banque centrale de Pologne qui n'y était pas favorable a décidé de baisser de 50 points ses taux directeurs. Ces mesures entrainent ainsi une volatilité extrême sur les devises comme le démontre le graphique ci-dessous de l'EUR/USD. Ces variations nous amènent également à nous interroger sur les conséquences de ces mesures, notamment vis-à-vis de l'inflation… mais nous aurons le temps pour cela.

Le graphique du jour. Malgré un ZEW qui dégringole à -49.5, les ventes au détail qui chutent à -0.5%, l'enquête mensuelle du Bureau of Labor sur les postes vacants est ressortie très positive. Nous voulions donc vous montrer cette divergence entre le S&P500 et l'indice JOLTS.