L'incident de mardi était la troisième attaque majeure en un peu plus d'une semaine contre les intérêts de la Chine dans le pays d'Asie du Sud, où Pékin a investi plus de 65 milliards de dollars dans des projets d'infrastructure dans le cadre de son initiative plus large de la Ceinture et de la Route.

Le ministre pakistanais de l'Intérieur, Mohsin Naqvi, a rencontré l'équipe d'enquêteurs chinois à l'ambassade de Pékin et l'a informée de l'enquête menée jusqu'à présent, selon le communiqué.

Fin 2022, les deux pays alliés ont entamé une enquête conjointe sur une attaque perpétrée cette année-là contre des ressortissants et des intérêts de la Chine, qui ont connu une augmentation ces derniers mois.

Le dernier attentat en date n'a pas été revendiqué dans l'immédiat. Un kamikaze a foncé sur un convoi d'ingénieurs chinois travaillant sur un projet hydroélectrique à Dasu, dans le nord-ouest du Pakistan, tuant six personnes.

Cet attentat fait suite à celui du 20 mars contre un port stratégique utilisé par la Chine dans la province du Baloutchistan, au sud-ouest du pays, où Pékin a investi des milliards de dollars dans des projets d'infrastructure, et à l'attaque du 25 mars contre une base aéronavale, également dans le sud-ouest du pays. Ces deux attaques ont été revendiquées par l'Armée de libération baloutche (ALB), le plus important des groupes séparatistes du Baloutchistan.

Dasu, où se trouve un important barrage, a déjà fait l'objet d'attaques par le passé. En 2021, l'explosion d'un bus a tué 13 personnes, dont neuf Chinois, mais aucun groupe n'a revendiqué l'attentat.

Les entrepreneurs chinois ont suspendu leurs travaux sur trois projets hydroélectriques pour des raisons de sécurité après l'attaque de mardi, a déclaré un représentant du gouvernement, ajoutant qu'il s'agissait d'une pratique habituelle après de tels incidents.

Le Pakistan est le théâtre de deux insurrections, l'une montée par des militants islamistes et l'autre par des séparatistes ethniques qui cherchent à faire sécession, reprochant au gouvernement une répartition inéquitable des ressources naturelles dans la province du Baloutchistan, dans le sud-ouest du pays.

Les intérêts chinois sont principalement attaqués par des militants ethniques qui cherchent à évincer Pékin du Baloutchistan, riche en minerais, mais cette région est loin du site de l'attentat de mardi.

Le Pakistan a mis en place une force de police et de l'armée pour assurer la sécurité des activités chinoises, selon des responsables.