À Paris, le CAC 40 perd 4,11% à 4215,48 points vers 07h30 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 3,33% et à Francfort, le Dax recule de 3,7%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 3,93%, le FTSEurofirst 300 de 2,89% et le Stoxx 600 de 3,43%.

La matinée en Europe sera animée par la publication des résultats définitifs des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats du secteur manufacturier, qui devraient confirmer la chute de l'activité industrielle liée aux multiples mesures de confinement prises ces dernières semaines pour tenter d'enrayer la propagation du coronavirus.

Et si les enquêtes équivalentes en Chine traduisent un retour à la croissance, celui-ci se fait par rapport à une base de comparaison exceptionnellement faible et n'augure pas encore d'une reprise solide. Quant aux chiffres du reste de l'Asie, ils montrent une contraction marquée.

Aux Etats-Unis, où Donald Trump a reconnu mardi que les semaines à venir seraient "très, très douloureuses" du point de vue sanitaire, Goldman Sachs a encore abaissé sa prévision de produit intérieur brut (PIB) pour le deuxième trimestre et table désormais sur une chute de 34% en rythme annualisé (contre -24% auparavant) après -9% pour janvier-mars. La banque s'attend à voir le taux de chômage grimper à 15% en milieu d'année.

L'enquête ADP sur l'emploi privé aux Etats-Unis donnera à 12h15 GMT une nouvelle indication sur l'évolution du marché du travail, en attendant le chiffre hebdomadaire des inscriptions au chômage, jeudi, et le rapport mensuel sur l'emploi, vendredi.

En Europe, les analystes financiers tablent désormais sur une chute de 21,9% des bénéfices du Stoxx 600 au deuxième trimestre et de 15,4% au troisième selon le dernier consensus IBES-Refinitiv.

VALEURS

La baisse touche tous les secteurs de la cote européenne, à commencer par le secteur bancaire (-4,62%), qui souffre de la multiplication des suppressions de dividendes, souvent sous la pression des autorités monétaires et politiques.

A Paris, Natixis cède ainsi 9,1% et Société générale 4,68% tandis qu'à Londres, HSBC abandonne 7,77% et RBS 5,18%.

La plus forte baisse du CAC 40 est de nouveau pour Safran, qui recule de 6,79%.

Renault et PSA perdent respectivement 4% et 3,99% après l'annonce d'une chute de 72% du marché automobile français en mars.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a creusé ses pertes en fin de séance pour finir sur un repli de 4,5%.

L'enquête trimestrielle "tankan" de la Banque du Japon sur le climat des affaires montre que les dirigeants des grandes entreprises industrielles japonaises ont basculé dans le pessimisme pour la première fois en sept ans lors de la période janvier-mars.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a terminé en baisse de 0,57%, cédant à la tendance générale des marchés après avoir passé la majeure partie de la séance en territoire positif grâce aux espoirs de poursuite des mesures de relance pour contrer l'impact de l'épidémie.

A WALL STREET

La Bourse de New York a de nouveau fini dans le rouge mardi et bouclé le premier trimestre de l'année sur des baisses jamais atteintes depuis la crise financière de 2008 au moins.

L'indice Dow Jones, qui a clôturé la séance sur une baisse de 1,84%, à 21.917,16 points, a chuté de plus de 23% depuis le début de l'année, ce qui représente sa plus forte baisse sur un trimestre depuis le quatrième trimestre 1987.

L'indice S&P 500 a perdu sur la journée 42,06 points, soit 1,60%, à 2.584,59. Le S&P a plongé de 20% depuis le 1er janvier, sa plus forte chute trimestrielle depuis le quatrième trimestre 2008, pendant la crise financière. Jamais dans son histoire le S&P, créé en 1957, n'avait enregistré un tel déclin au premier trimestre.

Quant au Nasdaq, en baisse sur la séance de 0,95% à 7.700,10 points, il a subi en mars sa plus forte baisse mensuelle (-10,1%) depuis novembre 2008.

Les contrats à terme préfigurent un nouveau repli de plus de 2% mercredi à l'ouverture.

TAUX

Le regain d'aversion pour le risque fait baisser les rendements obligataires européens dans les premiers échanges, à -0,523% pour le Bund allemand à dix ans et -0,041% pour l'OAT française de même échéance.

Le marché obligataire américain a fini sans grand changement mardi, le rendement à dix ans s'affichant juste en dessous de 0,675%.

CHANGES

Toujours favorisé par son statut de valeur refuge, l'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence, est en hausse de 0,36% et l'euro retombe sous 1,10

PÉTROLE

Le Brent abandonne 3,61% à 25,40 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,05% à 20,47 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand