Lombard Odier estime dans une récente note que les taux réels américains à 10 ans ont encore un potentiel de hausse de 80 points de base environ avant d’affecter significativement les marchés actions. "Nous observons que la corrélation actions/taux devient négative, autrement dit que les taux commencent à nuire aux marchés actions, lorsque les taux réels se rapprochent de la croissance potentielle", explique Sophie Chardon, stratège cross-asset chez Lombard Odier.

Or, la croissance potentielle américaine est estimée entre 1,6 et 1,8% tandis que les taux réels américains à 10 ans s'échangent actuellement à 0,7%/0,8%.

Sophie Chardon, stratège cross-asset chez Lombard Odier, identifie trois facteurs majeurs qui influencent la relation entre les taux d'intérêt, l'inflation et les marchés d'actions.

D'abord, dans les périodes d'inflation, la corrélation actions/taux tend à être négative, ce qui signifie qu'une hausse des taux faisait du tort aux marchés actions. Ensuite, le deuxième facteur est la position dans le cycle économique.

"Plus tôt l'on se situe dans le cycle, mieux c'est, car la valorisation – et par conséquent la baisse potentielle des marchés actions – tend à être plus élevée lorsque le cycle économique arrive à maturité. La situation actuelle est assez inhabituelle, car l'économie américaine se trouve déjà à un stade avancé de son cycle, mais la croissance bénéficiaire devrait néanmoins être soutenue par la politique budgétaire expansionniste actuelle au cours des prochains trimestres", explique Sophie Chardon, stratège cross-asset chez Lombard Odier.

Enfin, l'origine de la hausse des taux d'intérêt peut changer la donne. Elle peut venir des taux réels (qui ont un impact négatif sur les valorisations des actions) ou alors des points morts d'inflation (positif pour les actions). Depuis août 2017, la hausse des taux nominaux est le résultat à parts quasi égales des taux réels et des points morts d'inflation, constate Lombard Odier.