Paris (awp/afp) - Le sort de l'enseigne de prêt-à-porter féminin Naf Naf, en redressement judiciaire, n'est pas encore fixé : les juges ont décidé mercredi de prolonger la période d'observation de six mois, a appris l'AFP de sources syndicales.

Naf Naf emploie aujourd'hui en France 621 salariés et compte 112 boutiques succursales et 60 boutiques affiliées, selon la CFDT.

Cette période d'observation court jusqu'au 6 septembre, avec une audience étape le 28 mai, a déclaré à l'AFP la déléguée syndicale CFDT, majoritaire chez Naf Naf, après avoir lu le jugement du tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Lourdement endettée en raison notamment de loyers impayés durant le Covid, l'entreprise avait été placée en redressement judiciaire en septembre 2023.

"Naf Naf a engagé un plan de transformation inédit destiné à retourner sa situation et à renouer avec sa rentabilité", a déclaré mercredi dans un communiqué à l'AFP la direction de l'enseigne, qui espère obtenir à terme un plan de continuation d'activité.

En octobre 2023, la CFDT avait annoncé que Naf Naf comptait fermer 17 magasins dans le cadre d'un nouveau plan social, menaçant 87 emplois en boutiques et 30 au siège.

Ces boutiques étaient "non rentables", "pesaient sur les comptes et fragilisaient l'ensemble de l'entreprise", a justifié la direction.

"Le siège, devenu inadapté, a déménagé" d'Asnières (Hauts-de-Seine) à Bondy (Seine-Saint-Denis) "et les effectifs ont en conséquence été adaptés", a-t-elle encore argué.

L'entreprise avait déjà supprimé 37 postes en juin.

Une procédure parallèle est engagée auprès du tribunal administratif et pourrait faire annuler le PSE d'octobre 2023, a indiqué de son côté le syndicat Sud Commerces et Services sur le réseau social X, précisant qu'une décision serait prise le 19 mars.

Lancée en 1973 par deux frères, Gérard et Patrick Pariente, Naf Naf avait déjà été placée en redressement judiciaire en mai 2020.

L'entreprise avait alors été reprise par le groupe franco-turc SY International, qui emploie plus de 1.000 personnes dans le monde, et avait déjà acquis l'enseigne Sinéquanone en 2019.

"Suite à la reprise, la société New Naf Naf a fait face à une conjoncture défavorable pour le secteur de la vente au détail avec le prolongement des mesures de restriction" durant la pandémie, "puis à l'inflation liée à l'augmentation du coût des matières premières", pouvait-on lire dans le jugement de placement en redressement judiciaire.

"La société n'a pas bénéficié de prêt garanti par l'Etat", précisait encore le document.

En 2022, son chiffre d'affaires s'élevait à 141 millions d'euros et l'entreprise employait 657 salariés en France, selon le jugement.

Au moment du redressement judiciaire, le "passif exigible" de Naf Naf, c'est-à-dire ses dettes, s'élevait à 40 millions d'euros, dit le tribunal de commerce de Bobigny.

afp/rp