* La démission du ministre de la Défense a fragilisé la coalition

* Netanyahu n'a plus qu'un siège de majorité au Parlement

* Naftali Bennett, ministre de l'Education et chef du Foyer juif, fera une déclaration lundi devant la Knesset (.)

par Jeffrey Heller

JERUSALEM, 18 novembre (Reuters) - Benjamin Netanyahu a écarté dimanche soir la convocation d'élections anticipées en Israël et exhorté ses partenaires de coalition à la responsabilité, expliquant qu'on ne faisait pas tomber un gouvernement quand la situation sécuritaire est difficile.

"J'ai parlé avec tous les chefs de la coalition. Je leur ai dit que c'était le moment de faire preuve de responsabilité. Ne faites pas tomber le gouvernement, surtout pas en cette période sensible sur le plan de la sécurité", a déclaré le Premier ministre israélien dans une allocution télévisée.

La coalition gouvernementale que dirige Netanyahu a été fragilisée par la démission, annoncée mercredi dernier, du ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, en réaction au cessez-le-feu conclu à Gaza avec le Hamas et d'autres groupes palestiniens armés, qu'il compare à une capitulation.

Netanyahu a perdu avec son départ le soutien d'Israel Beytenou ("Israël notre maison"), le parti que dirige le ministre démissionnaire. Sa coalition formée autour du Likoud de Netanyahu ne dispose plus que d'une voix de majorité à la Knesset (61 députés sur 120).

Plusieurs composantes de sa coalition poussent en faveur d'un retour anticipé devant les électeurs, notamment les centristes du parti Kulanu de son ministre des Finances, Moshé Kahlon, et le parti ultra-orthodoxe Shas, du ministre de l'Intérieur Aryeh Deri.

"Nous avons devant nous une année entière d'ici aux prochaines élections. Nous sommes au beau milieu d'une campagne, et on ne se retire pas au milieu du gué, pas plus qu'on ne se livre à des jeux politiques. La sécurité de l'Etat va au-delà de la politique", leur a répondu Netanyahu, suggérant fortement une offensive militaire israélien à venir.

La législature actuelle court jusqu'en novembre 2019.

Avant la crise provoquée par la démission de Lieberman, la coalition disposait de 66 sièges à la Knesset.

Le ministre de l'Education Naftali Bennett, dirigeant du parti d'extrême droite pro-colonies Le Foyer juif, qui n'a pas obtenu le ministère de la Défense, prône lui aussi des élections anticipées.

Son parti a annoncé quelques minutes à peine avant l'intervention de Netanyahu qu'il ferait une annonce ce lundi devant le Parlement. Rien n'a filtré pour l'heure de ce qu'il s'apprête à faire, mais le départ de son parti priverait Netanyahu de sa majorité parlementaire.

Selon un sondage diffusé mercredi par la chaîne de télévision Hadashot TV, seuls 17% des personnes interrogées se déclarent satisfaites de la politique menée par Netanyahu dans la bande de Gaza.

Le même sondage montre que si des élections anticipées avaient lieu aujourd'hui, le Likoud perdrait un député et passerait de 30 à 29 élus à la Knesset. (avec Ari Rabinovitch et Maayan Lubell Nicolas Delame et Henri-Pierre André pour le service français)