DAKAR, 3 juillet (Reuters) - Le président sénégalais Macky Sall s'adressera à la nation lundi soir, a annoncé son cabinet, alors que des spéculations circulent sur son intention de briguer un troisième mandat, qualifié d'inconstitutionnel par l'opposition.

Les accusations et l'incertitude quant aux intentions du président sexagénaire ont alimenté les troubles et les manifestations, parfois violentes, au cours de l'année écoulée dans ce pays d'Afrique de l'Ouest habituellement stable.

Arrivé au pouvoir en 2012 et réélu en 2019, Macky Sall n'a jusqu'à présent pas fait part de ses projets. Cependant, il a suggéré que la nouvelle Constitution datée de 2016 le rendait légalement éligible à un troisième mandat.

Le chef de l'opposition, Ousmane Sonko, a appelé ses partisans à se tenir prêts à descendre dans la rue si le président faisait une telle annonce.

"Si on doit mener un combat, il faut qu'il soit définitif. J'en appelle donc au sursaut national", a-t-il déclaré dans un discours prononcé en ligne devant ses partisans dimanche en fin de journée.

Dans l'hypothèse où le président Macky Sall déclarerait sa candidature, "je crois qu'il incombe à tout le peuple sénégalais encore un fois à se mettre debout, de lui faire face et de dire non", a-t-il ajouté.

Ousmane Sonko a été condamné il y a un mois à deux ans de prison pour des accusations de viol qu'il nie et qu'il affirme être motivées par des considérations politiques.

Au moins 16 personnes sont décédées lors de manifestations de masse qui ont suivi sa condamnation, constituant les troubles les plus meurtriers de l'histoire récente du Sénégal.

L'opposant n'a finalement pas été arrêté, mais toute détention pourrait l'exclure des élections prévues en février.

Macky Sall prendra la parole à la télévision à 20h00 GMT, selon la présidence. (Reportage de Ngouda Dione et Diadie Ba, rédigé par Nellie Peyton, version française Dina Kartit, édité par Blandine Hénault)