BRUXELLES, 15 janvier (Reuters) - La Turquie et l'Union européenne ont cherché à minimiser leurs désaccords jeudi lors de la visite du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu qui a offert une coopération accrue de son pays dans le combat contre l'Etat islamique.

Le chef du gouvernement turc a affirmé que son pays était "prêt à travailler avec l'Union européenne dans tous les domaines", mais ces propos n'ont pas apaisé les craintes des parlementaires de l'Union concernant la liberté d'expression en Turquie.

La justice turque a ouvert une enquête contre un journal pour avoir publié des extraits de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

Le président du Conseil européen Donald Tusk a évité jeudi de renouveler les critiques que les Européens avaient adressées en décembre aux autorités turques après des interventions contre plusieurs organes de presse.

"Nous avons des divergences d'opinion concernant les dessins de Charlie Hebdo. Je suis convaincu que certains en Europe sont en désaccord avec ce que dit le journal. Mais nous défendrons leur droit à s'exprimer. Pour l'Europe, c'est une question de valeurs fondamentales", a dit Tusk après sa rencontre avec Davutoglu.

"L'accession de la Turquie demeure le cadre principal de notre relation", a-t-il ajouté.

S'exprimant devant des diplomates avant sa rencontre avec Donald Tusk, le chef du gouvernement turc a indiqué qu'il était prêt à faire plus pour "fermer les frontières" aux combattants étrangers de l'Etat islamique en Syrie et en Irak passant par la Turquie.

Les parlementaires européens ont condamné les récentes actions visant les organes de presse proches du religieux en exil Fethullah Gülen, accusé par le président Recep Tayyip Erdogan de chercher à le renverser.

(Robin Emmott; Pierre Sérisier pour le service français) ;))