New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en nette hausse jeudi et emporté le S&P 500 à un nouveau record, entraînée par une Banque centrale américaine se disant prête à agir en cas de besoin et par l'envolée des cours du pétrole.

L'indice élargi, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, s'est apprécié de 0,95% pour finir à 2.954,18 points.

L'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 0,94% à 26.753,17 points et le Nasdaq, à forte coloration technologique, 0,80% à 8.051,34 points.

Alors que le président américain faisait pression pour un abaissement des taux, les responsables de la Fed ont décidé mercredi de les laisser inchangés. Mais l'institution a aussi mis en avant l'aggravation "des incertitudes" économiques et assuré qu'elle "agira comme il le faut pour soutenir l'expansion".

Il y a désormais plus d'arguments en faveur d'une politique monétaire "un peu plus accommodante", a aussi jugé le patron de la Fed Jerome Powell.

Les acteurs du marché évaluent désormais à 100% la probabilité d'une baisse des taux dès juillet, selon un outil de la plateforme CME.

Le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis est dans la foulée passé sous le seuil des 2% pour la première fois depuis 2016. Il évoluait vers 20H40 GMT à 2,025%.

Or les courtiers de Wall Street accueillent généralement avec enthousiasme un abaissement des taux, qui rend les emprunts moins chers pour les investisseurs, les consommateurs et les entreprises et, par ricochet, alimente la croissance.

Le repli des rendements sur le marché obligataire tend aussi à rendre plus attractifs les actifs jugés plus risqués comme les actions.

Du côté des statistiques économiques du jour, l'indice d'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) a montré qu'elle avait quasiment stagné en juin.

"Cet indicateur décevant s'ajoute à d'autres signaux inquiétants sur l'activité manufacturière (aux Etats-Unis), et pourrait à ce titre influencer la décision sur les taux le mois prochain", a souligné Ken Berman de Gorilla Trades.

Arrivée de Slack

La bonne tenue des indices a été stimulée jeudi par le bond des cours de l'or noir: le baril de pétrole WTI s'est envolé de 5,4% à New York après la destruction d'un drone américain par Téhéran ayant ravivé les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran.

Le sous-indice représentant le secteur de l'énergie au sein du S&P 500 a gagné 2,21%. La major ExxonMobil a gagné 1,71%.

La séance a aussi été marquée jeudi par l'arrivée sur le New York Stock Exchange du spécialiste de la messagerie d'entreprises Slack.

La société, qui avait choisi une opération inhabituelle de cotation directe, a clôturé sa première séance à 38,62 dollars, soit près de 50% supérieur au prix de référence de 26 dollars fixé la veille à titre indicatif.

Cela lui confère une valorisation en Bourse de plus de 20 milliards de dollars, soit la troisième entrée en Bourse de l'année en terme de capitalisation boursière derrière Uber (-2,23%) et Lyft (-1,12%).

L'éditeur de logiciels Oracle a bondi de 8,18% après des résultats trimestriels meilleurs que prévu.

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