LONDRES/PARIS, 13 janvier (Reuters) - Le gouvernement britannique a annoncé mardi qu'il retirait à un consortium comprenant Areva le contrat du traitement des déchets nucléaires de Sellafield, dans le nord de l'Angleterre, pour placer l'exploitation du site sous le contrôle direct des pouvoirs publics.

Le consortium Nuclear Management Partners (NMP) - qui comprend aussi l'américain Aecom et le britannique Amec Foster Wheeler - avait été critiqué l'an dernier pour le coût élevé de ses travaux, à savoir le démantèlement de la centrale de Sellafield et le retraitement de déchets nucléaires acheminés du monde entier.

L'autorité qui supervise le démantèlement des sites nucléaires (Nuclear Decommissioning Authority, NDA), propriétaire de Sellafield, "a conclu qu'un changement de modèle était la meilleure façon d'aller de l'avant", a fait savoir le ministre de l'Energie Ed Davey.

Sellafield Limited va ainsi devenir une filiale de la NDA et désignera un partenaire stratégique pour renforcer la gestion du site.

"Sellafield présente de toute évidence une complexité et des incertitudes techniques beaucoup plus importantes que les autres sites de la NDA" et cela justifie qu'il ne soit pas exploité entièrement par le secteur privé, a expliqué le ministre.

Le consortium exploitait le site depuis 2008 et la NDA avait prolongé son contrat en 2013 pour cinq années supplémentaires. La Cour des comptes britannique avait cependant estimé l'an dernier que le consortium dépensait trop d'argent et qu'à moins d'améliorations, son contrat devrait être annulé.

Areva était engagé à hauteur de 20% au sein du consortium NMP et ce contrat représentait pour le groupe français un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 15 millions d'euros, a indiqué un porte-parole du groupe français.

Le groupe reste engagé auprès de l'industrie nucléaire britannique et de la NDA, a-t-il ajouté, rappelant qu'Areva faisait partie du consortium a.m.a. pour construire une installation de traitement des déchets sur le site de Sellafield.

Dans le domaine des déchets nucléaires, Areva travaille notamment depuis plusieurs années à un projet d'usine de traitement-recyclage des combustibles usés en Chine avec l'opérateur China National Nuclear Corporation (CNNC).

En Bourse, Areva a clôturé mardi sur un gain de 1,09%, en phase avec la forte hausse du marché. (Nina Chestney, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Benjamin Mallet)

Valeurs citées dans l'article : Amec Foster Wheeler PLC, AREVA, Aecom