Paris (awp/afp) - Le bénéfice du groupe Bel, qui détient des marques comme Boursin ou Babybel, s'est effrité de plus de 49% au premier semestre, dans un contexte inflationniste marqué par une forte hausse des coûts de production, annonce le groupe jeudi.

"Ce qui est très frappant dans cette crise inflationniste est que ça touche l'ensemble des lignes de nos coûts d'achat: matières premières, emballage, énergie, transport", a expliqué à l'AFP Frédéric Médard, directeur financier du groupe Bel.

Le bénéfice net s'élève à 34 millions d'euros, en forte baisse de 49,2% par rapport au premier semestre 2021, selon un communiqué. Indicateur scruté par les marchés, la marge opérationnelle, qui mesure la performance de l'outil industriel et commercial de l'entreprise, accuse un repli à 4,1% (contre 6,4% il y a un an).

Le chiffre d'affaires stagne (-0,5%) et s'établit à 1,6 milliard d'euros.

A cause de la guerre en Ukraine, "les perturbations sont telles qu'elles n'ont pas pu toutes être compensées par les efforts de productivité et les hausses de prix, on a donc mécaniquement un effet négatif sur notre profitabilité", a commenté Frédéric Médard.

Le groupe prévient que l'inflation "impactera encore très fortement" son activité au second semestre.

Pour protéger ses marges, Bel compte notamment sur "les négociations commerciales avec les partenaires de la grande distribution pour obtenir une meilleure réallocation de l'impact de l'inflation", a dit Frédéric Médard.

Mais en France, principal marché européen du groupe, les négociations commerciales entre l'amont agricole, les industriels et la grande distribution, exceptionnellement rouvertes le 18 mars, sont particulièrement tendues.

Un rapport du Sénat publié récemment indiquait que début juillet, 40% des renégociations pour les marques nationales auraient été conclues, et 90% pour les marques distributeurs.

Sur la zone Europe, le chiffre d'affaires est en baisse de 21,5%, notamment à cause de la cession de la marque Leerdammer et de Bel Shostka en Ukraine à Lactalis, en échange des 23,16% du capital de Bel que ce dernier détenait.

Bel, qui ambitionne de devenir leader du "snacking" sain, que le groupe porte à travers trois catégories - le lait, le fruit et le végétal - a néanmoins vu son chiffre d'affaires croître de 34,2% dans les régions Amérique et Asie, grâce à ses marques Babybel, La Vache qui rit et Boursin.

Cette performance a contribué à une hausse de sa croissance interne de 11,1%.

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