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Vendredi 17 novembre, le brésilien Companhia Siderurgica Nacional (CSN) a annoncé avoir approché l'anglo-néerlandais Corus avec une offre d'achat de 475 pence par action Corus, soit 30 de plus que l'indien Tata Steel, valorisant ainsi le groupe anglo-néerlandais à 4,26 milliards de livres sterling (6,3 milliards d'euros).

Et depuis, une équipe de travail est basée à Londres en vue d'étudier le dossier et de formuler prochainement une proposition de rachat, souligne le quotidien économique britannique Financial Times. Le groupe brésilien étant plus petit que Corus, l'opération se traduira par un leveraged buyout (LBO).

«Nous sommes confiants sur notre capacité à formuler une offre», a déclaré Benjamin Steinbruch, le PDG de CSN au Financial Times.

«En fonction de la qualité de l'information, les discussions pourront être finalisées à la fin de cette semaine ou au début de la semaine prochaine. Nous souhaitons être prêts avant l'assemblée générale extraordinaire de Corus», poursuit le patron de CSN.

Tout se joue le 4 décembre

En effet, le 4 décembre, les actionnaires du groupe anglo-néerlandais doivent se prononcer sur l'offre de l'indien Tata Steel. Rappelons que le 20 octobre dernier, les conseils d'administration de Corus et Tata Steel ont annoncé la conclusion d'un accord prévoyant le rachat du premier par le second au prix de 455 pence par action, valorisant ainsi Corus à 4,3 milliards de livres sterling.

Si ce rapprochement abouti, il donnera naissance au cinquième groupe sidérurgique mondial avec une production pro forma d'acier brut de 23,5 millions de tonnes en 2005. Il s'agit également de la plus grosse acquisition jamais réalisée par une entreprise indienne à l'étranger.

Mais CSN pourrait venir jouer les trouble-fête, d'autant plus que Corus et CSN se connaissent déjà. Ils ont en effet collaboré ensemble dans un joint venture situé au Portugal et entamé des négociations en 2002. Mais à l'époque les discussions avaient échoué en raison d'un marché de l'acier défavorable.

Aujourd'hui le contexte est bien différent. Avec la flambée des cours des matières premières, les aciéristes cherchent à s'unir et créer des synergies dans un secteur qui reste très atomisé. On se souvient évidemment du mariage très médiatique entre Mittal et Arcelor il y trois mois, des négociations entre le russe Severstal et toujours Arcelor et du renforcement des liens capitalistiques entre Nippon Steel et Posco, respectivement numéro deux et trois du secteur.

P.C.

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