Moscou (awp/afp) - Le premier groupe aérien russe, Aeroflot, a annoncé mercredi de lourdes pertes en 2020 en raison de la pandémie de coronavirus qui a cloué au sol les avions du monde entier.

Le groupe contrôlé par l'Etat russe a enregistré une perte nette de 123,2 milliards de roubles (1,4 milliard d'euros au taux actuel), contre un bénéfice de 13,5 milliards de roubles en 2019, qui avait été une bonne année pour le groupe grâce à une cure d'austérité.

Le chiffre d'affaires a lui chuté de 55,4% sur un an, à 302,2 milliards de roubles. Le groupe a transporté l'année dernière 30,2 millions de passagers, soit une baisse de 50,3% sur un an. Ce recul concernait les passagers internationaux (-77,9%) bien davantage que domestiques (-28,1%).

Bien qu'importantes, ces pertes restent moins massives que celles des poids lourds européens en 2020, Air-France KLM ayant perdu 7,1 milliards d'euros et Lufthansa 6,7 milliards d'euros.

"La poursuite des restrictions sur les vols internationaux et la fermeture des frontières en raison de la pandémie sont des facteurs négatifs importants qui continuent d'avoir un impact", a déclaré dans un communiqué Andreï Tchikantchine, vice-président du groupe.

Il a néanmoins souligné que "grâce à la dynamique positive et à l'échelle du marché intérieur, le groupe a pu récupérer au second semestre environ la moitié de la capacité" de sa flotte.

Aeroflot, membre de l'alliance SkyTeam dont fait également partie Air France-KLM, est de très loin le leader du secteur aérien russe.

L'ancien transporteur soviétique, presque centenaire, a effectué ces dernières années une mue importante, entrant dans le club des meilleures compagnies aériennes et lançant une filiale low-cost à succès.

L'économie de la Russie, qui a décidé de rester ouverte après un seul confinement au printemps 2020, a moins souffert que celle de ses voisins européens en 2020. Dans le secteur aérien, le trafic domestique s'est ainsi repris à partir du troisième trimestre.

Aeroflot a notamment salué les "résultats exceptionnels" de sa filiale low-cost Pobeda, dont le trafic passagers a connu une progression au deuxième semestre et une diminution de seulement 11,7% pour tout 2020 par rapport à 2019.

"Malgré l'arrêt complet des opérations en avril et mai, ainsi que la baisse des tarifs moyens afin de stimuler la demande, le groupe était rentable dans les comptes annuels", indique M. Tchikantchine à propos de Pobeda.

afp/rp