LÜTZERATH, Allemagne, 14 janvier (Reuters) - Environ 6.000 manifestants - dont la militante écologiste suédoise Greta Thunberg - ont marché samedi jusqu'au village de Lützerath dans l'ouest de l'Allemagne, selon les estimations de la police, pour protester contre l'extension d'une mine de charbon à ciel ouvert.

En vertu d'un accord entre le gouvernement et le groupe énergétique RWE, les forces de l'ordre ont commencé à évacuer cette semaine l'ancien village voué à la destruction dont des bâtiments sont occupés depuis deux ans par des opposants à l'agrandissement d'un site minier.

Peu de militants étaient encore installés sur la zone samedi mais des milliers de personnes se sont rassemblées pour contester ce projet qui symbolise à leurs yeux l'échec du gouvernement de Berlin en matière de lutte contre le dérèglement climatique.

S'adressant à la foule juchée sur un podium, Greta Thunberg a dénoncé une "trahison pour les générations présentes et futures". "L'Allemagne est l'un des plus grands pollueurs dans le monde et doit rendre des comptes", a-t-elle lancé.

A l'approche du village, les manifestants se sont heurtés à un barrage de policiers en tenue anti-émeute, dont certains ont fait usage de matraques pour repousser les protestataires.

La police régionale a dit sur Twitter avoir dû recourir à la force pour empêcher la foule de franchir des barrières et de s'approcher d'une zone dangereuse proche du site d'excavation.

Interrogé samedi au micro de la radio Deutschlandfunk, le ministre-président du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, le chrétien-démocrate Hendrik Wüst, a déclaré que la politique énergétique n'était "pas toujours propre" mais que le charbon était plus que jamais nécessaire pour pallier la crise énergétique que subit l'Allemagne. (Reportage Petra Wischgoll, Andreas Kranz, Andreas Buerger et Max Schwarz; version française Jean-Stéphane Brosse)