Le secteur de la bière est en effervescence. Le premier brasseur mondial, Anheuser-Busch InBev, a annoncé cet après-midi son intention de racheter son rival SABMiller pour former un véritable mastodonte. La nouvelle entité fusionnée produirait environ un tiers de la bière consommée dans le monde et afficherait une capitalisation boursière supérieure à 200 milliards d'euros. A Londres, les investisseurs sont enthousiastes : l'action SABMiller bondit de 21% à 3 636 pence tandis qu'à Bruxelles, le titre AB InBev grimpe de plus de 7% à 101,45 euros.

Ce possible mariage profite à l'ensemble du secteur de la bière et des spiritueux, les opérateurs misant sur une nouvelle vague de consolidation. Heineken s'adjuge 3,86%, Carlsberg 2,8%, Remy Cointreau 4% et Pernod Ricard 3%.

Aux cours de clôture de mardi, SABMiller, qui détient des marques comme Peroni ou Grolsch, affichait une capitalisation boursière de 49 milliards de livres (67 milliards d'euros), alors que celle d'AB InBev dépassait 152 milliards d'euros.

Cet après-midi, les analystes rappellent la portée stratégique d'un tel rapprochement qui combinerait notamment la domination d'AB InBev, qui possède entre autres Budweiser, Stella Artois et Corona, sur le marché latino-américain avec la forte présence de SABMiller en Afrique, deux zones géographiques dans lesquelles la croissance des ventes de bière est supérieure à celle enregistrée dans les pays les plus avancés.

Les autorités de la concurrence pourraient toutefois poser des conditions à une fusion, notamment aux Etats-Unis, où la part de marché d'AB InBev est légèrement inférieure à 50% alors que celle de Molson Coors, la coentreprise locale de SABMiller, est d'un peu moins de 30%.

Enfin, n'importe quelle transaction devra recevoir le feu vert d'Altria Group, qui détient 27% de SABMiller et de la famille du deuxième homme le plus riche de Colombie, Alejandro Santo Domingo, qui détient 14% du capital.

(P-J.L)


Valeurs citées dans l'article : SABMiller plc, ANHEUSER-BUSCH INBEV