San Francisco (awp/afp) - Quatre anciens dirigeants de Twitter ont porté plainte lundi contre Elon Musk, accusant le propriétaire du réseau social de les avoir licenciés pour négligence grave sans autre raison que de ne pas leur payer leurs indemnités de départ.

Ils réclament plus de 128 millions de dollars à l'entrepreneur qui a racheté Twitter, désormais X, pour 44 milliards de dollars le 27 octobre 2022, d'après un document judiciaire consulté par l'AFP.

Elon Musk, déjà patron de Tesla et SpaceX, avait congédié le jour même l'ancien patron de Twitter Parag Agrawal, le directeur financier Ned Segal, et les directeurs juridiques et légaux, Vijaya Gadde et Sean Edgett, pour "négligence grave" et "faute intentionnelle".

"Parce que Musk a décidé qu'il ne voulait pas payer les indemnités de licenciement des plaignants, il les a simplement licenciés sans raison, puis a inventé un faux motif", accusent les quatre anciens cadres.

Ils expliquent que leurs lettres de licenciement ne citaient "aucun fait" et que "les employés de Musk ont ensuite passé un an à essayer de trouver des faits pour étayer sa conclusion préétablie, en vain".

Plus d'une année de va-et-vient administratifs s'est écoulée.

"C'est la règle du jeu de Musk: garder l'argent qu'il doit à d'autres personnes et les forcer à le poursuivre en justice. Même en cas de défaite, M. Musk peut imposer des retards, des tracas et des dépenses à d'autres personnes qui n'en ont pas les moyens", assènent les plaignants.

Controverses

Elon Musk, l'un des hommes les plus riches au monde, avait racheté Twitter après six mois d'attaques de sa part sur le réseau social contre son fonctionnement, ses dirigeants et ses employés, et de rebondissements juridiques.

En avril 2022, il avait notamment relayé un tweet désobligeant sur Vijaya Gadde, la juriste chargée des règlements et de la sécurité de la plateforme, puis s'était fendu d'un meme (image parodique) pour se moquer d'elle et de la modération des contenus.

Le tempétueux dirigeant a acquis Twitter dans le but de libéraliser un réseau qui étouffait, selon lui la liberté d'expression.

Il a depuis transformé la plateforme de fond en comble: la majorité des employés ont été congédiés rapidement, les règles assouplies et de nombreux utilisateurs bannis ont pu revenir.

Elle s'appelle "X" depuis juillet 2023, suscite des controverses à n'en plus finir et peine à survivre financièrement à cause de la désertion de nombreux annonceurs.

L'avocat d'Elon Musk n'avait pas réagi dans l'immédiat à une sollicitation de l'AFP.

"Que la fête commence", avait tweeté Elon Musk le 28 octobre 2022, après "l'oiseau est libéré" la veille, en référence au logo de l'oiseau bleu, qui a depuis disparu du bâtiment et du service.

afp/rp