Zurich (awp) - L'indice des prix à la consommation (IPC) est resté stable en décembre en Suisse par rapport au mois précédent. Sur un an, le renchérissement s'est établi à 1,7%.

Les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS) publiés lundi sont légèrement supérieurs aux prévisions de la communauté financière, qui tablait sur une valeur comprise entre 1,4 et 1,6%. Ils sont cependant en phase avec la fourchette de 0-2% fixée par la Banque nationale suisse (BNS).

Sur l'ensemble de 2023, le renchérissement annuel moyen a atteint 2,1% - à comparer à 2,8% en 2022 et 0,6% en 2021 - une évolution qui s'explique notamment par la hausse des prix de l'électricité et du gaz, ainsi que par l'augmentation des loyers. Les tarifs des produits pétroliers, des télécommunications et des médicaments en revanche ont reflué.

Tendances opposées

La stabilité de l'IPC par rapport au mois précédent "résulte de tendances opposées qui se sont dans l'ensemble compensées", signalent les statisticiens fédéraux, citant la hausse des prix dans l'hôtellerie ainsi que les transports aériens, alors que ceux des carburants et du mazout ont diminué, de même que ceux des médicaments et des voyages à forfait.

L'inflation sous-jacente, c'est-à-dire épurée de l'effet des produits frais et saisonniers, énergie et carburants, a légèrement progressé par rapport à novembre (+0,2%), alors qu'elle est restée inférieure au gonflement de l'indice sur un an (+1,5%).

Alors que le prix des produits indigènes a enflé de 0,3% par rapport à novembre, celui des produits importés s'est au contraire contracté de 0,7%, une tendance observée également en rythme annuel, avec des valeurs de respectivement +2,3% et -0,2%.

"L'appréciation du franc a également joué un rôle pour 25% des dépenses moyennes du consommateur suisse", observe dans une note Arthur Jurus, à propos de l'évolution négative de l'inflation importée. Pour le mois prochain, l'expert d'Oddo BHF anticipe un rebond avoisinant les 2% en raison de la combinaison de trois facteurs: les loyers, l'électricité, mais aussi la TVA, passée de 7,7% à 8,1% sur le taux normal.

Statu quo pour la BNS

Comme ces éléments ont été pris en compte par la BNS dans ses prévisions d'inflation, l'institut d'émission va vraisemblablement maintenir son cap monétaire et reconduire son taux directeur à 1,75% en mars, poursuit l'analyste, qui voit dans cette probabilité une explication du renforcement du franc ces trois dernières semaines, alors que les investisseurs s'attendent à des baisses de taux des deux côtés de l'Atlantique.

"Les pressions sur les prix domestiques devraient persister en ce début d'année, en raison de la hausse des prix administrés et de la TVA", abonde Jean-Eudes Clot, stratégiste financier auprès de la Banque cantonale vaudoise (BCV), même si la baisse des matières premières est désormais "sujette à caution" en raison de la récente aggravation du conflit israélo-palestinien.

Selon lui, il n'y a pas urgence pour la BNS à baisser les taux. "Comme suggéré lors de la dernière réunion de politique monétaire, l'assouplissement débutera sans doute par une réduction des interventions de change, devenues moins nécessaires suite à la désinflation rapide chez nos voisins européens".

Dans la zone euro, la hausse des prix à la consommation avait rebondi à 2,9% sur un an en décembre, marquant un coup d'arrêt après des mois de baisse qui avaient permis à l'inflation de revenir en novembre à 2,4%, son plus bas niveau depuis juillet 2021.

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