Un aperçu de la journée à venir sur les marchés asiatiques.

Les décisions de politique monétaire en Corée du Sud et à Singapour, ainsi que les données sur le commerce chinois et l'inflation indienne sont au programme de l'Asie vendredi, alors que les investisseurs cherchent à se débarrasser de la volatilité alimentée par l'inflation américaine de la veille et à terminer la semaine sur une bonne note.

Les marchés des devises restent en alerte pour une intervention du Japon en faveur du yen, le dollar se maintenant au-dessus de 153,00 yens, son plus haut niveau depuis 34 ans. Même si Tokyo n'intervient pas, les traders hésiteront à rester "longs" sur le dollar/yen à ces niveaux historiques à l'approche du week-end.

La faiblesse profonde du yen - il est également à son plus bas niveau depuis 31 ans par rapport au yuan chinois - et l'avantage concurrentiel qu'il semble offrir au Japon dans le commerce mondial ne peuvent que susciter un malaise dans toute l'Asie.

Cela ouvre la possibilité d'une vague de dévaluations monétaires à travers le continent, selon le principe du "chacun pour soi". Il ne s'agira peut-être jamais d'une politique officielle, mais des taux de change plus faibles pourraient être tacitement accueillis ou encouragés dans certaines capitales.

Bien entendu, la faiblesse des taux de change peut compliquer la lutte des banques centrales contre l'inflation. En Chine, une hausse de l'inflation serait la bienvenue, mais une monnaie faible et en baisse augmente le risque d'une nouvelle fuite des capitaux vers les actifs chinois.

Or, la monnaie chinoise est faible par rapport au dollar. Jeudi, elle est tombée à son plus bas niveau depuis cinq mois, malgré les efforts de la banque centrale pour la faire remonter, et le yuan offshore a connu sa plus forte baisse en trois semaines.

Sur le front des actions, les titres asiatiques peuvent enregistrer leur meilleure semaine depuis cinq ans si les marchés s'inspirent du remarquable rebond de Wall Street jeudi, en particulier du bond de 1,7 % du Nasdaq.

Une hausse de 1 % sur la journée scellerait la meilleure semaine de l'année pour l'indice MSCI Asia ex-Japan et le porterait à un nouveau plus haut de 14 mois.

La résistance des actions asiatiques est d'autant plus remarquable que la Chine est affaiblie. L'indice CSI 300 a chuté pendant six jours consécutifs, et une nouvelle baisse vendredi marquerait la plus mauvaise série de l'indice depuis le début de la pandémie en mars 2020.

Un secteur immobilier sinistré, des niveaux d'endettement croissants et la déflation continuent de peser lourdement sur l'activité économique, et le dernier aperçu des prix à la consommation et à la production n'aura guère contribué à améliorer les perspectives.

Pékin publie vendredi les chiffres du commerce pour le mois de mars, et les économistes s'attendent à ce que les exportations se soient contractées, refroidissant ainsi l'optimisme du début de l'année.

La banque centrale de Corée du Sud, quant à elle, devrait maintenir son taux directeur inchangé à 3,50 % pour une dixième réunion consécutive vendredi, avant de s'engager dans un cycle de réduction peu profond au prochain trimestre, selon un sondage Reuters.

En Inde, les chiffres devraient montrer que l'inflation a baissé à 4,91 % en mars, son plus bas niveau depuis cinq mois, mais qu'elle reste bien supérieure à l'objectif à moyen terme de 4 % de la Banque centrale indienne.

Voici les principaux développements qui pourraient orienter les marchés vendredi :

- Décision sur les taux d'intérêt en Corée du Sud

- Inflation des prix à la consommation en Inde (mars)

- Commerce en Chine (mars)