par Emily Kaiser et Yoo Chonsik

Les chefs d'Etat et de gouvernement du G20 espéraient profiter de ce sommet pour apaiser les tensions sur les changes et les déséquilibres des balances commerciales qui ont miné les discussions préparatoires, menées dans un climat houleux.

Mais malgré les appels à passer outre aux divisions, le sommet ne semble pas devoir accoucher de mesures concrètes sur ces questions.

L'assouplissement quantitatif décidé aux Etats-Unis et le différend larvé autour du yuan cristallisent ces tensions.

En témoignent les déclarations de l'ancien président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, qui a apporté de l'eau au moulin des grands pays émergents et d'autres comme l'Allemagne en estimant que la Fed menait une politique d'affaiblissement du dollar.

Des dizaines d'entretiens bilatéraux étaient prévus jeudi en marge du G20, ainsi qu'une cérémonie pour le Jour des Vétérans de la guerre de en Corée, devaient précéder jeudi le dîner qui marquera l'ouverture officielle du sommet.

Une série de réunions est prévue vendredi sur les dossiers au menu de ce cinquième sommet du G20 depuis l'éclatement de la crise financière internationale en 2008.

VIF DÉBAT SÉMANTIQUE

En coulisses, les représentants des pays membres se livrent depuis plusieurs jours à des discussions acharnées sur le projet de communiqué final qui sera publié à l'issue du sommet.

Ce texte ne devrait guère comporter d'avancées par rapport aux conclusions de la réunion des ministres des Finances du G20, le mois dernier à Gyeongju, mais le débat sémantique reste vif.

Des progrès ont été réalisés sur les dossiers les moins controversés, comme la réforme de la gouvernance du Fonds monétaire international, mais les représentants des Etats étaient encore loin d'un accord sur les thèmes centraux des changes et des déséquilibres commerciaux, a expliqué Kim Yoon-kyung, porte-parole de ce sommet.

"Le fossé était si grand qu'ils ont été incapables de s'entendre sur le programme de la réunion d'aujourd'hui", a-t-il dit à la presse.

Le président sud-coréen Lee Myung-bak a pour sa part déclaré qu'il y avait eu "un peu" de progrès depuis la réunion des ministres des Finances mais que le G20 restait profondément divisé sur les moyens de réduire les déséquilibres commerciaux.

Ce sujet, dont les chefs d'Etat et de gouvernement voulaient faire la pierre angulaire du sommet, sera discuté lors du dîner de jeudi soir.

"Nous sommes parvenus à un accord (à Gyeongju) malgré le scepticisme sur la possibilité de trouver un accord en raison des divergences d'opinion entre les Etats-Unis, la Chine, l'Europe et d'autres pays", a-t-il fait valoir.

Lors du sommet, les dirigeants devraient appuyer l'idée de se donner des "lignes directrices indicatives", a-t-il ajouté.

Un responsable impliqué dans les discussions rapportait mercredi qu'aucun objectif chiffré en matière de déséquilibres des balances commerciales ne figurerait dans le communiqué, ce que les propos de Lee tendent à confirmer.

Le sommet du G20 devrait par ailleurs être le théâtre de nombreuses manifestations. Un important rassemblement est prévu jeudi après-midi et pourrait réunir des dizaines de milliers de personnes.

Les demandes d'autorisation de manifestation ont afflué par centaines et la police a délimité un périmètre de sécurité autour du site où se déroule le sommet.

Avec Rachel Armstrong, Grégory Blachier pour le service français