17 janvier (Reuters) - Le procès par contumace de l'opposante biélorusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa, accusée de trahison, s'est ouvert mardi en Biélorussie.

Svetlana Tikhanovskaïa, âgée de 40 ans, a fui la Biélorussie après s'être présentée contre Alexandre Loukachenko à l'élection présidentielle de 2020, qui a été suivie de manifestations massives en raison de fraudes électorales présumées. Elle risque une peine de prison pouvant aller jusqu'à 15 ans.

L'opposante d'Alexandre Loukachenko vit aujourd'hui à Vilnius, la capitale lituanienne. Elle a déclaré à Reuters, dans la station suisse de Davos, qu'elle ne s'attendait pas à ce que le procès soit équitable.

"En Biélorussie, il n'y a pas de procès honnête. Nous vivons dans l'anarchie absolue dans notre pays, donc le procès de demain sera une farce et un spectacle, mais pas une vraie justice", a déclaré Svetlana Tikhanovskaïa lundi lors d'un entretien en marge du Forum économique mondial.

Durant ce procès, qui a débuté mardi selon l'agence de presse nationale Belta, seront jugées Svetlana Tikhanovskaïa et plusieurs autres personnes pour trahison et tentative de prise de pouvoir, a indiqué le tribunal avant le début du procès.

Un jour avant l'ouverture du procès, le Biélorussie a engagé de nouvelles poursuites pénales contre son mari Sergueï Tikhanouski, un blogueur très connu de 44 ans, qui a été arrêté en 2020 alors qu'il tentait de se présenter aux élections contre Alexandre Loukachenko.

Son arrestation a incité Svetlana Tikhanovskaïa à se présenter à sa place.

Les défenseurs des droits de l'homme estiment qu'environ 1.500 personnes sont emprisonnées en Biélorussie pour des motifs politiques. Au pouvoir depuis 1994, Alexandre Loukachenko, est un proche allié de la Russie.

Le procès du militant biélorusse Ales Bialiatski, co-lauréat du prix Nobel de la paix 2022, s'est ouvert début janvier à Minsk où il est poursuivi pour "financement illégal de manifestations" et "blanchiment d'argent", des chefs qui pourraient lui valoir jusqu'à 12 ans de prison.

Les États-Unis ont imposé mardi des restrictions de visa à 25 personnes, dont des parlementaires, pour avoir porté atteinte à la démocratie en Biélorussie par des procès à motivation politique, a déclaré le secrétaire d'État Antony Blinken.

Parmi les responsables gouvernementaux visés par Washington figurent des membres de l'Assemblée nationale de Biélorussie ayant participé à autoriser la peine de mort pour les personnees accusées d'actes terroristes, a déclaré Antony Blinken. (Reportage Tom Balmforth à Kyiv et de John Irish à Davos ; Version française Kate Entringer et Jean Rosset, édité par Blandine Hénault)