LONDRES (Reuters) - Les investisseurs sont revenus en masse vers les actions au détriment de l'or et des obligations au cours de la semaine au 10 mars, montrent les données publiées vendredi par BofA Global Research.

L'étude hebdomadaire de la banque américaine sur les flux d'investissement précise que les fonds actions ont bénéficié d'un afflux hebdomadaire de 31,5 milliards de dollars (26,4 milliards d'euros) alors que les fonds spécialisés dans l'or subissaient des sorties de 1,8 milliard et les fonds obligataires des retraits de 15,4 milliards.

La semaine concernée a été marquée par une nette hausse des rendements des emprunts d'Etat alimentée par les craintes de retour de l'inflation, ce qui a favorisé sur les marchés d'actions un mouvement de rotation des valeurs technologiques vers les segments "value" décotés.

BofA, qui cite des données d'EPFR Global, précise que les flux enregistrés sur la semaine concernée ont été les troisièmes plus importants depuis le début de leur suivi pour les actions émergentes et le deuxième pour la "value".

"Nous pensons que 2020 a marqué un point bas séculaire pour l'inflation et les taux", explique BofA dans l'étude, qui souligne aussi la surperformance de l'indice large américain Russell 2000 par rapport au Nasdaq.

La banque américaine dit également s'attendre à ce que le double mouvement de hausse des rendements et de baisse du dollar lié à la politique de relance aux Etats-Unis se traduise par une augmentation de la volatilité dans les prochains mois. Elle précise que le plan de relance de l'administration Biden représentera des dépenses publiques de 879 millions de dollars par heure en 2021.

Parallèlement, poursuit-elle, les politiques d'assouplissement quantitatif et de contrôle des courbes de rendement menées par les banques centrales du G7 ne suffisent plus à faire baisser les taux, les écarts de rendement (spreads) et la volatilité.

Au total, les flux vers les actions ont atteint 467 milliards de dollars sur les quatre derniers mois selon le décompte de BofA.

(Ritvik Carvalho, version française Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)