New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en petite hausse jeudi, dans un marché qui ne réagit que faiblement à l'escalade russe dans le conflit ukrainien, mais plus préoccupé par les conséquences sur la demande du resserrement monétaire généralisé.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, a gagné 0,70%, pour clôturer à 90,46 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour échéance en novembre, a lui pris 0,66%, à 83,49 dollars.

Tout comme mercredi, les cours avaient pris de la hauteur plus tôt dans la journée, mais l'élan s'est de nouveau essoufflé.

Alors que la guerre en Ukraine et ses conséquences font la pluie et le beau temps sur les marchés depuis plus de six mois, les dernières déclarations de Vladimir Poutine sur le sujet, mercredi, ont eu un effet modéré sur les opérateurs.

Le président russe a annoncé la mobilisation "partielle" de quelque 300.000 réservistes et brandi la menace d'un recours à l'arme nucléaire pour "protéger la Russie", au lendemain de la convocation d'un "référendum" d'annexion par les autorités installées par Moscou dans quatre régions d'Ukraine.

"Est-ce que les choses vont changer à court terme en ce qui concerne la Russie ? Pas vraiment", a fait valoir Phil Flynn, de Price Futures Group, pour justifier le peu d'impact de ces derniers développements.

"Ils vont continuer à exporter du pétrole, et la Chine et l'Inde vont continuer à le leur acheter", a poursuivi l'analyste.

"A court terme", selon lui, "le marché est davantage concentré sur la Réserve fédérale, qui pourrait nous pousser vers une récession".

La banque centrale américaine (Fed) a relevé mercredi son taux directeur de 0,75 point de pourcentage et signalé qu'il pourrait approcher 5%, alors que les investisseurs voyaient 4,50% comme un plafond.

Soumis à des vents contraires, entre les contraintes sur l'offre et la crainte d'un affaissement de la demande, le WTI évolue entre 82 et 88 dollars depuis dix jours, rencontrant des résistances à ces deux niveaux.

C'est "le calme avant la tempête", prévient néanmoins Phil Flynn, pour qui les fondamentaux demeurent orientés à la hausse.

Un diagnostic partagé par les analystes de JPMorgan, qui voient le Brent tutoyer de nouveau les 100 dollars d'ici à la fin de l'année.

Ils citent notamment l'entrée en vigueur programmée de l'embargo européen sur le pétrole russe, début décembre, la fin des ponctions dans les réserves stratégiques américaines et la faible probabilité d'une résurrection de l'accord sur le nucléaire iranien.

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