New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont fini dans le rouge, vendredi, affaiblis par le spectre d'une offre mondiale trop abondante, malgré les coupes de production de l'alliance Opep+.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a lâché 1,06%, pour clôturer à 82,08 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en avril a lui cédé 1,16%, à 78,01 dollars.

Pour Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, "le marché est préoccupé par les flux supplémentaires en provenance d'Amérique, alors que la demande ralentit".

L'analyste faisait notamment référence aux Etats-Unis, qui produisent actuellement 13,2 millions de barils par jour, un niveau proche de leur record absolu (13,3 millions).

Il avait aussi en tête le Guyana, qui extrait désormais quotidiennement plus de 600.000 barils, alors que sa production était quasi-nulle il y a cinq ans seulement.

Le Venezuela est aussi en phase ascendante, avec des volumes 2023 en hausse d'un tiers par rapport à 2020.

Dans le même temps, "on commence à voir des informations selon lesquelles (les membres de l'Opep+ tenus par des engagements) n'ont pas respecté les coupes de production en février", souligne Andy Lipow.

Cinq pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et trois nations parties à l'accord Opep+ ont promis de prolonger, au deuxième trimestre, les réductions supplémentaires de production consenties en fin d'année dernière.

Au total, ces coupes atteignent 2,2 millions de barils par jour.

"Je pense que l'Opep+ va maintenir ces réductions au troisième trimestre, parce qu'ils ne peuvent pas faire grand-chose d'autre tant que la demande n'aura pas rattrapé l'offre", anticipe Andy Lipow, quitte à perdre des parts de marché.

"Un petit déficit lié aux coupes de production vaut mieux qu'un grosse perte s'ils innondaient le marché", fait-il valoir.

Pour Barbara Lambrecht, de Commerzbank, le rapport mensuel de l'Agence international de l'énergie (AIE), attendu la semaine prochaine, devrait néanmoins tabler "sur un marché avec une offre qui ne serait que légèrement supérieure à la demande au deuxième trimestre".

Les opérateurs ont aussi réagi, vendredi, à la hausse du taux de chômage aux Etats-Unis en février, "qui présage d'un ramollissement de la demande", selon José Torres, d'Interactive Brokers.

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