Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont orientées en baisse mardi, entraînées par les craintes sur l'économie chinoise, les investisseurs digérant également des indicateurs macroéconomiques aux Etats-Unis.

La Bourse de New York a ouvert en baisse mardi. Vers 16H00 GMT, l'indice Dow Jones cédait 0,60%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, lâchait 0,57% et l'indice S&P 500 reculait de 0,69%.

Les marchés américains ont ouvert après la publication de deux indicateurs.

L'activité manufacturière de la région très industrialisée de New York a fortement chuté en août par rapport au mois précédent, alors que les analystes prévoyaient plutôt une légère progression. L'indice mesurant cette activité a reculé de 20 points par rapport à juillet, pour s'établir à -19 points, selon l'enquête mensuelle Empire State publiée par l'antenne de New York de la Réserve fédérale (Fed).

"La chute observée semble être plus conjoncturelle que tendancielle", a cependant relativisé dans une note Kieran Clancy, analyste pour Pantheon Macroeconomics, soulignant qu'"il convient de disposer des données des autres régions avant de tirer une quelconque conclusion au niveau national".

Concernant les ventes au détail, la consommation des biens a continué de croître aux Etats-Unis en juillet, au-delà des attentes du marché, alors que les Américains voient leur pouvoir d'achat se renforcer, entre ralentissement de l'inflation et hausse des salaires, selon les données du département du Commerce.

En Europe, les variations des indices boursiers ont tendance à être amplifiées en août par l'absence de nombreux investisseurs, d'autant plus que ce mardi est un jour férié dans plusieurs pays. Paris perdait 0,94%, Francfort 0,73% et Londres chutait de 1,30%. A Zurich, le SMI abandonnait 1,13%.

Hong Kong a reculé de 1,03%, après la publication d'une série d'indicateurs en Chine: les ventes au détail et la production industrielle sont ressorties en dessous des anticipations des analystes sondés par Bloomberg.

Pour les chiffres du chômage, la Chine a décidé de ne plus publier le détail par âge, après un niveau record du chômage chez les jeunes ces derniers mois.

Pour soutenir l'activité, la banque centrale chinoise a abaissé mardi un taux de référence pour les prêts à moyen terme et injecté dans l'économie 400 milliards de yuans (50,4 milliards d'euros).

Pour les analystes, ces mesures ne sont pas suffisantes pour relancer l'activité chinoise et "pourraient même être perçues comme défavorables dans la mesure où les décideurs politiques commencent à appuyer sur le bouton de panique", estime Stephen Innes, associé du gestionnaire d'actifs SPI AM.

L'immobilier européen entraîné vers le bas ___

Les valeurs du secteur immobilier européen reculent nettement, entraînées par les "craintes d'un ralentissement de la conjoncture européenne combinées à une éventuelle augmentation des taux d'intérêt", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant interrogé par l'AFP.

A Francfort, Deutsche Wohnen cédait 2,73% et Vonovia 2,59%. A Paris, Unibail-Rodamco-Westfield perdait 2,32%, Icade 3,21% et Gecina 1,56%. A Londres, British Land Company (-0,98%) et Land Securities (-1,80%) baissaient également vers 13H50 GMT.

Carlsberg dopé en Bourse ___

Le brasseur danois Carlsberg a annoncé mardi revoir à la hausse ses prévisions 2023 grâce à ses solides performances lors de la première partie de l'année. Le groupe a vu son action bondir à la Bourse de Copenhague, où il gagnait 2,44% vers 13H55 GMT dans un marché orienté à la baisse.

Le rouble dévisse ___

Le rouble, qui avait profité un temps des prix extrêmes des matières premières, se retrouve au plus bas face au dollar depuis mars 2022, miné par le tarissement des recettes d'hydrocarbures et une fuite de capitaux hors de Russie. Face au dollar il lâchait 1,93% à 98,83 roubles pour un dollar vers 14H00 GMT.

Du côté des matières premières ___

Les prix du pétrole poursuivaient leur petit repli vers 13H50 GMT, lestés par les craintes concernant la demande en Chine.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, lâchait 0,95% à 85,39 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, perdait 1,24% à 81,49 dollars.

afp/rp