Paris (awp/afp) - Les marchés s'affaissaient vendredi après des données solides sur l'emploi américain qui confortent la banque centrale américaine dans sa trajectoire de remontée rapide des taux en dépit des risques de récession.

Les marchés européens vers 13H50 GMT: Paris cédait 1,10%, Francfort lâchait 1,37%, Milan (-0,39%) et Londres (-0,31%). Toutes ces places sont nettement en territoire positif sur l'ensemble de la semaine, marquée en son début par un fort rebond. A Zurich, le SMI perdait 0,73%.

La Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi, indisposée par des chiffres de l'emploi qui témoignent de la résistance de l'économie américaine, de nature à encourager la banque centrale américaine (Fed) à poursuivre son resserrement monétaire brutal.

Peu après l'ouverture, le Dow Jones cédait 0,97%, l'indice Nasdaq abandonnait 1,80%, et l'indice élargi S&P 500, 1,21%.

Le taux de chômage est reparti en légère baisse en septembre, retombant à 3,5%, inférieur aux attentes, "signe supplémentaire que les conditions générales du marché du travail restent tendues dans la première économie mondiale", souligne John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.

Les créations d'emplois du mois de septembre sont ressorties conformes aux attentes: l'économie américaine a créé 263.000 emplois le mois dernier.

Un marché de l'emploi tendu favorise les hausses de salaires qui alimentent elles-mêmes l'inflation. Une dégradation du marché de l'emploi est ainsi, paradoxalement, souhaitée et attendue pour voir fléchir la hausse des prix.

"Le chiffre du jour n'est pas du tout à même de changer les plans" de la Réserve fédérale américaine qui "devrait ainsi continuer de remonter ses taux directeurs ces prochains mois", poursuit l'expert.

En réaction, les taux montaient sur le marché de la dette souveraine: le rendement de l'emprunt allemand à 10 ans montait à 2,19%, contre 2,08% la veille, plus si loin de son pic en clôture la semaine passée (2,23%). Le bon du Trésor américain de même échéance progressait à 3,89% contre 3,56% mardi au plus bas.

Sur le marché des devises, le dollar montait de 0,15% face à la livre et de 0,36% face à l'euro vers 13H40 GMT. Le bitcoin perdait lui 2,22% à 19.600 dollars.

La banque centrale américaine (Fed) est à la manoeuvre pour combattre l'inflation. Elle relève son principal taux directeur depuis mars pour faire ralentir l'économie en décourageant la consommation et l'investissement, au risque cependant de provoquer une récession.

Défense en tête ___

Plusieurs entreprises liées à la guerre progressaient sur les marchés européens, comme Leonardo (+3,08%), BAE Systemes (+2,71%), Dassault Aviation (+2,61%), alors que la Russie célèbre les 70 ans de son président Vladimir Poutine avec de nouveaux discours martiaux.

Crédit Suisse respire ___

Sous le coup de forte rumeurs de faillite depuis plusieurs semaines, faisant revenir le spectre de la chute de la banque américaine Lehman Brothers en 2008, Credit Suisse grimpait de 4,32%. Sur la semaine, le titre gagne plus de 11%, alors qu'il avait chuté de 10% dans les premiers échanges lundi.

Le pétrole prolonge ses gains de la semaine ___

Les prix du pétrole montaient vendredi à leur plus haut en près d'un mois après une semaine de hausses consécutives, les baisses de production volontaires de l'Opep+ compensant des perspectives macroéconomiques moroses.

Le baril de WTI américain pour livraison en novembre avançait de 1,88% à 90,08 dollars, celui de Brent pour livraison en décembre avançait de 1,79% à 96,11 dollars vers 13H45 GMT. Les deux références sont en hausse d'environ 12% sur la semaine.

Le gaz naturel européen chutait de 10,65% à 157 euros le mégawattheure sur le marché européen de référence.

afp/rp