par Gus Trompiz et Michael Hogan

PARIS/HAMBOURG, 28 juin (Reuters) - La canicule historique sévissant actuellement en Europe de l'Ouest pourrait faire baisser les rendements des récoltes de céréales mais la vague de chaleur ne devrait pas durer suffisamment longtemps pour entraîner des pertes de l'ampleur de celles enregistrées lors de la sécheresse de l'an dernier.

En France, un record de chaleur à plus de 45 degrés a été battu dans le sud du pays, tandis que des températures supérieures à 43°C étaient attendues dans certaines régions d'Espagne.

Mais les réactions sur les marchés céréaliers ont été mesurées au vu des ces températures, les intervenants tablant sur une canicule courte. Ils tiennent également compte de la bonne condition des champs après de récentes précipitations et du fait que bon nombre des cultures d'hiver ont presque terminé leur croissance.

"Nous anticipons une baisse des rendements du fait de l'actuelle vague de chaleur. Ceci étant, à ce stade son impact sera, au pire, modéré", a déclaré Jose Clavijo, analyste cultures chez Refinitiv Agriculture Research.

Certains prévisionnistes ont revu à la baisse leur projections en matière de production en matière de blé tendre de l'Union européenne, plus importante culture céréalière de la région, mais elles restent au-dessus de la barre de 140 millions de tonnes alors que celle de l'an dernier, affectée par la sécheresse, n'avait été que de 129 millions.

En France, premier producteur de céréales de l'UE, la plupart des analystes et des courtiers voient des pertes de rendement limitées.

"Nous pourrions perdre trois, quatre, cinq quintaux (soit entre 0,3 et 0,5 tonne) par hectare pour le blé qui en est aux premiers stades du remplissage des grains. En même temps, cela pourrait aider les niveaux de protéine", a dit un des courtiers.

En Allemagne, pays qui avait été particulièrement frappé par la sécheresse de 2018, les courtiers anticipent également des réductions à la marge des prévisions de récoltes.

"La chaleur ne représente pas un grand danger (...) on ne s'attend pas à une répétition de l'horrible récolte de l'an dernier", a dit un courtier.

Le constat est le même en Pologne tandis que, en Grande-Bretagne, épargnée par la vague de chaleur cette semaine, le blé est en bonne condition, ayant même besoin d'un temps chaud et ensoleillé pour maintenir des rendements acceptables. (Avec la contribution de Sybille de la Hamaïde à Paris et de Nigel Hunt à Londres, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Gwénaëlle Barzic)