FRANCFORT, Allemagne, 25 juin (Reuters) - La sortie annoncée de la Grande-Bretagne de l'Union européenne s'est traduite par la réduction des investissements de près de la moitié des grandes entreprises dans le pays, indique une enquête auprès de 800 dirigeants.

L'enquête, conduite par le cabinet juridique Baker & McKenzie, montre que trois quarts des patrons souhaitent que Bruxelles fasse des concessions pour que le Royaume-Uni bénéficie de meilleures relations commerciales avec le bloc communautaire après le Brexit en mars 2019.

"Il est très clair que notamment les entreprises allemandes pensent que le Brexit est une mauvaise chose pour les affaires", explique Anahita Thoms, associée chez Baker & McKenzie à Düsseldorf.

La semaine passée, la fédération patronale allemande BDI a exprimé son inquiétude, estimant que le gouvernement britannique se dirigeait vers un Brexit non maîtrisé qui pourrait avoir des conséquences désastreuses.

Airbus a fait savoir qu'un divorce sans accord l'obligerait à reconsidérer sa position à long terme et mettrait en péril plusieurs milliers d'emplois britanniques.

Les services de la Première ministre Theresa May continuent malgré tout d'affirmer que le Royaume-Uni obtiendra un bon accord lui garantissant des relations commerciales aussi libres et harmonieuses que possible avec l'UE.

L'enquête montre qu'à 96% les dirigeants interrogés estiment que la préservation des intérêts commerciaux prime sur la nécessité de donner une leçon aux Britanniques.

La majorité des dirigeants sondés regrettent également de ne pas avoir été consultés de manière appropriée et de ne pas avoir vu leurs points de vue pris en compte par l'équipe des négociateurs européens.

Deux tiers d'entre eux disent vouloir un accord de libre-échange avec Londres tandis que 45% sont favorables à une union douanière.

L'enquête a été menée auprès de dirigeants en France, Allemagne, Suède, Irlande, Espagne et Pays-Bas travaillant pour des entreprises dont les ventes annuelles étaient d'au moins de 250 millions de livres sterling (284 millions d'euros).

(Douglas Busvine; Pierre Sérisier pour le service français)