Le bureau d'études Bryan, Garnier & Co. a confirmé ce matin son conseil 'neutre' sur l'action de l'assureur allemand Allianz ce matin, ainsi que son objectif de cours de 140 euros. Les analystes estiment que l'exposition du groupe au crash de l'avion de ligne Airbus d'AirAsia disparu lors du vol QZ8501 paraît limitée. Dans le secteur de l'assurance, la faiblesse des taux d'intérêt et la difficulté à augmenter les tarifs sont plus préoccupantes, préviennent les spécialistes.

Sur le marché boursier allemand, l'action Allianz perd 1,1% ce matin à 137,6 euros, alors que l'indice DAX recule de 0,7%.

En effet, hier, la branche britannique d'une filiale de réassurance d'Allianz, Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) UK, a confirmé qu'elle était le réassureur apériteur (grosso modo, le réassureur principal, 'lead reinsurer') d'Air Asia, pour ce qui concerne les avions et la responsabilité. AGCS UK a aussi indiqué hier qu'elle se rapprocherait au plus vite de son client, en accord avec le courtier concerné et les autres co-asssureurs d'AirAsia.

Pour Allianz, qui est avant tout un assureur plutôt qu'un réassureur, les conséquences de cette catastrophe s'annoncent limitées, selon Bryan Garnier : certes, au total, le sinistre devrait coûter 'quelques centaines de millions de dollars' aux assureurs dans leur ensemble. Mais si Allianz est membre du “syndicat” d'AirAsia, la prise en charge de 'ce type de risque est (habituellement) répartie entre un grand nombre d'acteurs', explique la note de recherche.

Bref, les analystes estiment que cette catastrophe n'aura donc pas d'impact financier significatif sur les valeurs qu'ils suivent, dont Allianz.

Pour mémoire, le vol QZ8501 d'AirAsia, qui devait relier Surabaya, en Indonésie, à Singapour, a disparu des écrans radars un peu plus de 40 minutes après son décollage, dimanche matin, avec 162 personnes à son bord. L'appareil semblait en bon état, mais il devait traverser une zone de turbulences.

Selon Bryan Garnier, la disparition et le probable crash de l'avion d'AirAsia 'constitue le 5e sinistre majeur pour l'aviation civile cette année' avec les vols MH370, MH17 (les deux avions de Malaysia Airlines), GE222 (un vol intérieur de la compagnie taïwanaise TransAsia) et AH5017 (vol d'Air Algérie qui s'est écrasé au Mali).

Certes, estiment les analystes, '2014 devrait se terminer sur un faible nombre d'accidents' d'avion, leur nombre (111) étant à ce jour le plus bas depuis 1945. En revanche, cette année serait particulièrement lourde en nombre de victimes : 1.320 morts sont à déplorer, calcule Bryan Garnier, soit le chiffre le plus élevé depuis 2005. Il est d'ailleurs 'trois fois supérieur à celui de 2013.'

En conséquence, le segment aéronautique des assurances devrait perdre de l'argent en 2014. Pour autant, faut-il s'attendre à une augmentation des primes ? Ce n'est pas sûr, estime Bryan Garnier, en raison d'une offre excessive en la matière. Le rentabilité de ce segment du marché pourrait donc s'en trouver pénalisée pendant 'plusieurs années', le temps que les assureurs reconstituent leurs réserves techniques.

Globalement, conclut Bryan Garnier, cette tragédie n'est 'qu'une illustration de plus que dans un environnement caractérisé par de faibles taux d'intérêt, une moindre rentabilité des actifs et des difficultés croissantes à augmenter les tarifs, toute augmentation des demandes d'indemnisation des sinistres, notamment pour les catastrophes naturelles, pourrait in fine peser sur la rentabilité du secteur', indique une note de recherche.

Bryan Garnier préfère jouer des assureurs crédit comme par exemple Coface, qu'il conseille d'acheter en visant une cible de 12,5 euros.


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