Genève (awp) - Le conseiller fédéral Guy Parmelin a appelé à ne pas céder "aux peurs collectives" mais à faire preuve de pragmatisme et d'esprit d'innovation lundi à l'EPFL, devant un parterre d'un millier d'invités. Le capital-investissement, par exemple, est un moyen pour la Suisse de "booster" ses initiatives.

"Je comprends certaines revendications légitimes (liées aux changements climatiques), mais il ne faut pas voir les problèmes par le petit bout de la lorgnette et ne pas sous-estimer la capacité de résilience du monde", a déclaré le chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche lors de la manifestation "Conjoncture et perspectives" de la Banque cantonale vaudoise (BCV).

La Suisse n'a pas de matières premières mais elle a des idées et s'illustre depuis longtemps en matière de compétitivité et de recherche, a poursuivi le conseiller fédéral. Et de rappeler quelques chiffres: les dépenses de recherche et développement (R&D) ont atteint 23 milliards de francs suisses en Suisse en 2017 et représentent 3,4% du PNB. La Suisse n'est devancée en la matière que par la Corée du Sud et Israël. Le pays occupe pas moins de 125'000 personnes dans la recherche. "Cette réussite doit se poursuivre", a lancé M. Parmelin.

Le président de l'EPFL Martin Vetterli a mis en avant le formidable terreau scientifique et de matière grise que représente l'Arc lémanique, qui n'a rien à envier à Zurich. La transformation numérique pose un défi pour lequel la région est bien positionnée. La micromécanique, la nanotechnologie, les sciences de la vie notamment sont autant de domaines où la région et la Suisse s'illustrent, sans parler de la chimie et de la pharma.

Bémol, si de nombreuses start-up sont issues de l'EPFL, elle peinent en général à passer le cap des 50 employés et à trouver le financement en Suisse pour étendre leurs activités. L'argent vient alors de l'étranger, avec les désavantages d'une perte d'indépendance.

Pascal Kiener, directeur général de la BCV, a tempéré le constat en relevant que le réseau local de start-up avait levé 2 milliards de francs suisses de capital-risque depuis 2012, plus qu'à Zurich. Les entreprises technologiques représentent aujourd'hui 16% du PIB vaudois. L'innovation est en marche.

op/rp