Le rachat du groupe d'agrochimie américain Monsanto ne sera finalisé qu'au deuxième trimestre, au lieu du début d'année, a dit le chimiste allemand, ajoutant que les négociations avec les autorités de la concurrence en Europe, en Russie et aux Etats-Unis trainaient en longueur.

Selon deux sources proches du dossier, la Commission européenne s'apprête à approuver sous condition l'opération de 62,5 milliards de dollars (51,2 milliards d'euros), qui ferait de Bayer le numéro un mondial des semences et des pesticides.

Ni la Commission ni Bayer n'ont souhaité commenter.

"Sur le plan opérationnel, 2017 a été une année de hauts et de bas", a dit le président du directoire Werner Baumann, après l'annonce d'un recul de 1,3% du résultat brut d'exploitation trimestriel et une prévision de résultat stagnant cette année.

Le titre du géant allemand de la pharmacie et de l'agrochimie recule de 3,16% à 95 euros à Francfort, accusant la plus forte baisse de l'indice EuroStoxx 50 de la zone euro. L'indice sectoriel européen de la pharmacie recule de 0,8% à ce stade.

"Nous considérons cette série de chiffres sur l'ensemble de l'année comme étant décevants et l'objectif de 2018 peu inspirant", note Eric Le Berrigaud, analyste chez Bryan Garnier.

L'OPA de 62,5 milliards de dollars (51,2 milliards d'euros) porterait le chiffre d'affaires de la division agrochimique au même niveau que celui de sa branche de santé mais elle soulève bien des critiques de la part de certains des actionnaires.

Bayer a déjà accepté de céder pour 5,9 milliards d'euros d'actifs dans les semences et les herbicides à BASF pour répondre aux inquiétudes de la Commission et a confirmé mercredi une information de Reuters selon laquelle les nouvelles concessions aux autorités antitrust incluraient la cession de son segment de semences potagères.

Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissement (Ebitda) ajusté est ressorti à 1,78 milliard d'euros au quatrième trimestre, légèrement inférieur au consensus des analystes qui était à 1,8 milliard d'euros.

Bayer, qui a subi un effet de change négatif d'une centaine de millions d'euros durant le trimestre, avait signalé l'an dernier que la faiblesse des ventes de produits phytosanitaires au Brésil avait gonflé les stocks des distributeurs, ce qui l'a obligé à accorder des rabais et à racheter des stocks.

"Nous constatons désormais que les mesures produisent leurs effets", a dit Werner Baumann. En conséquence, l'Ebitda de la division Bayer Crop Science devrait croître de 5% à 10% cette année, hors rachat de Monsanto.

Pour le groupe dans son ensemble, l'Ebitda ajusté devrait être relativement stable cette année, alourdi par l'impact d'environ 300 millions d'euros lié à une lettre d'avertissement de la Food and Drug Administration (FDA), l'autorité sanitaire américaine, sur sa gestion de la production de certains médicaments au siège social de Leverkusen.

(Ludwig Burger; Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Ludwig Burger

Valeurs citées dans l'article : Monsanto, Bayer, BASF