L'offre, soumise à conditions suspensives et valable jusqu'au 27 juin, émane de sociétés et institutions françaises, chinoises et internationales représentant 75% de la dette de Bourbon, parmi lesquelles BNP Paribas, Crédit Mutuel Alliance Fédérale, Natixis et Société Générale, ainsi que le géant bancaire chinois ICBC.

Elle prévoit l'apport de nouvelles liquidités à hauteur de 120 millions d'euros et la conversion en capital de plus de 1,4 milliard d'euros de dette sur un total de 2,7 milliards d'euros.

Au terme de l'opération, l'ensemble des créanciers et loueurs détiendraient 93% de Bourbon tandis que le solde serait aux mains des actionnaires actuels - parmi lesquels le président Jacques de Chateauvieux, détenteur aujourd'hui d'environ 61% du capital avec sa famille - et aux porteurs d'obligations perpétuelles subordonnées de dernier rang.

"Compte tenu des difficultés persistantes rencontrées par le groupe Bourbon, les principaux créanciers ont décidé, en formulant l'offre, d'apporter leur soutien au groupe et à son équipe de management dirigée par Gaël Bodénès", ont précisé les créanciers dans un communiqué.

Bourbon, qui subit depuis quatre ans la réduction drastique des investissements de ses clients pétroliers et gaziers, a de son côté souligné que la proposition de ses principaux créanciers devait être "analysée et appréciée au regard des intérêts du groupe, de ses employés et de ses actionnaires" et que "d'autres offres pourraient être formulées dans les semaines qui viennent".

"Le conseil d'administration de Bourbon Corporation ne se prononcera sur ces offres qu'après en avoir soigneusement étudié tous les termes", a ajouté dans un communiqué le groupe, qui avait déjà reçu des propositions en mars et espérait alors aboutir à une solution sur sa dette d'ici à l'été.

Le titre Bourbon progressait fortement à la Bourse de Paris après ces annonces, gagnant 9,55% à 1,95 euro à 12h31 après avoir bondi de plus de 22% dans les premiers échanges.

"(La) réduction de plus de la moitié de l'endettement du groupe (...) et l'apport de nouvelles liquidités par les principaux créanciers permettraient de préserver l'emploi et l'outil industriel ainsi que la mise en oeuvre par le groupe Bourbon de son plan d'actions", ont fait valoir les créanciers.

Ces derniers rappellent avoir accepté en 2017 la demande de Bourbon d'allonger la maturité de son endettement, puis en 2018 la suspension de ses paiements "afin de préserver sa capacité à financer ses besoins opérationnels". Ils espèrent aboutir à une solution amiable rapide.

(Gilles Guillaume, Catherine Mallebay-Vacqueur et Benjamin Mallet, édité par Bertrand Boucey et Jean-Michel Bélot)