Mais qu'arrive-t-il au titre Bourbon ? Après avoir bondi de 13,69% hier, l'action de la parapétrolière flambe de 12,96% aujourd'hui. La seule progression du pétrole ne saurait justifiée l'ampleur de ce bond. Certes, l'activité du groupe est fortement corrélé à l'évolution du cours de l'or noir. Plus le pétrole est cher, plus les compagnies pétrolières, clients de Bourbon, s'activent dans l'exploration-production. Ainsi, TechnipFMC a gagné 5,5% lors des deux séances précédentes , Vallourec, 6,5% et CGG, 3,8%. Des variations significatives, mais sans comparaison avec celles de Bourbon.

Pour expliquer l'écart entre Bourbon et le reste du secteur, peut-être faut-il se pencher sur la situation financière du transporteur maritime.

Le 6 septembre dernier, ses résultats semestriels et perspectives avaient déçu les investisseurs qui espéraient que l'amélioration tangible du marché pétrolier se fasse, enfin sentir.

Or, Bourbon a creusé sa perte nette à 197 millions d'euros, contre -170 millions au premier semestre 2017. L'excédent brut d'exploitation ajusté (Ebitdar hors plus-values) avait atteint 70,6 millions, en baisse de 51,4%, pour un chiffre d'affaires ajusté de 340 millions, en repli de 26%.

Autre mauvaise nouvelle, le groupe avait jugé faible la reprise des investissements du secteur, estimant qu'elle devrait commencer à se matérialiser tout au long de 2019.

Seule bonne nouvelle, Bourbon, dont la trésorerie lui assurait à l'époque 12 mois d'activité, s'était dit confiant dans sa capacité à obtenir un aménagement de sa dette auprès de ses créanciers et à trouver de nouveaux partenaires financiers.

Depuis quelques jours, ce sont peut-être ces négociations qui alimentent la spéculation, les investisseurs pariant sur un dénouement proche... et heureux.