Il fut un temps, la croisière s’amusait. Cette époque apparaît bel et bien révolue, face à la propagation de la pandémie de Covid-19 et aux importantes restrictions de voyage qui l’accompagnent. Carnival Corporation, le numéro un mondial des croisières, a annoncé lundi qu’il prolongeait d’un mois supplémentaire la suspension de ses opérations, du 11 avril au 15 mai. Sur les marchés actions américains, le titre chavire de 12 % à 12,73 dollars, portant à plus de 60 % son naufrage sur un mois.

Tous les clients touchés par cette suspension recevront un crédit de 125 % pour les futures croisières. Ce crédit pourra être utilisé pour toute croisière effectuée avant la fin mars 2022, à condition que la réservation soit faite avant décembre 2021.

Malgré les nombreuses avaries essuyées, l'arrivée à bon port semble toujours lointaine pour le groupe. Berenberg a ainsi sabré son objectif de cours de 42 à 14,5 dollars sur le titre Carnival Corporation, tout en réitérant sa recommandation Vendre.

L'analyste estime que le groupe devrait accuser une lourde perte nette de 3, 44 dollars par action en 2020 ( contre un bénéfice net de 4,40 dollars en 2019) avant de se redresser quelque peu en 2021 à +1,01 dollar par action.

Quant à lui, le chiffre d'affaires devrait être réduit de moitié cette année à environ 10 milliards de dollars, avant de se redresser en 2021 (17,8 milliards) et de finalement dépasser le niveau de 2019 en 2022 (21 ,4 milliards).

La liquidité demeure le principal problème du secteur, tout particulièrement pour Carnival, ajoute Berenberg. Bloomberg rapportait vendredi que le groupe cherchait à lever jusqu'à 7 milliards de dollars.

En conclusion, Berenberg ne voit de dividendes versés dans le secteur au moins jusqu'à 2022.