La maison mère du distributeur Casino, plombée par sa dette, comme sa filiale, précise dans un communiqué que le montant de l'offre d'Equistone Partners Europe s'élève à 283 millions d'euros.

"Go Sport est entré en discussion exclusive avec Equistone Partners Europe ce jour", ajoute Rallye ajoutant que la finalisation de l'opération est prévue dans le courant du premier semestre 2019.

Cette annonce a dopé le cours de Rallye, qui était tombé à 8,63 euros à la fin août et qui prend 5,5% à 12h05, à 10,50 euros. Mais à ce niveau de cours, la valeur accuse encore une chute de près de 33% depuis le début de l'année.

La dette nette de la holding de Casino, qui représentait 2,9 milliards d'euros à la fin juin 2018, est au centre des défis auxquels le distributeur doit faire face.

"La capacité de Rallye à honorer ses obligations financières dépend entièrement de la génération de trésorerie de Casino et de ses dividendes", soulignent les analystes de Raymond James.

L'actif net de Rallye, qui détient 51,4% de Casino, est essentiellement lié à la valeur des actions Casino. Après cette cession, et compte-tenu du faible potentiel de valorisation de Go Sport (déficitaire), à court terme du moins, la valeur de Rallye est encore plus liée à celle de Casino, ajoutent-t-ils.

De son côté, Casino a engagé un deuxième plan de cessions d'actifs totalisant 1,5 milliard d'euros pour alléger son bilan, regagner la confiance des investisseurs et faire remonter son cours de Bourse.

A ce jour, les cessions du distributeur ont atteint 1,1 milliard et pourraient "sans doute aller au-delà" du montant total initialement prévu, a précisé le directeur financier du groupe à l'occasion de la publication du chiffre d'affaires trimestriel de Casino.

Le titre Casino, qui avait touché un nouveau plus bas depuis plus de 20 ans en août, à 25,37 euros, s'est redressé depuis, profitant de l'annonce d'une ligne de crédit donnant une bouffée d'oxygène à Rallye avant d'importantes échéances de dettes, de discussions avortées sur un éventuel rapprochement avec Carrefour et des cessions d'actifs annoncées.

Il se traite à 40,94 euros, en repli de 1,25%, et accuse encore une baisse de quelque 18% depuis le début de l'année.

Attaqué par le fonds Muddy Waters fin 2015 pour manque de transparence et pile de dettes, Casino avait déjà été contraint de céder ses très rentables actifs asiatiques en 2016.

A la fin 2017, sa dette financière nette s'était cependant à nouveau alourdie pour atteindre 4,1 milliards d'euros, contre 3,37 milliards un an plus tôt.

(Matthieu Protard avec Pascale Denis, édité par Benoît Van Overstraeten)