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LUANDA (awp/afp) - La justice angolaise doit juger la semaine prochaine les meurtriers présumés d'un ingénieur français retrouvé mort à son domicile en 2016 dans la province du Cabinda (nord-ouest), a-t-on appris samedi auprès de la famille de la victime.

Huit suspects, dont le meurtrier présumé de Benoît Nayme, doivent comparaître à partir du 29 mai devant un tribunal de Cabinda, la capitale de la province éponyme, a précisé à l'AFP sa soeur, Clémence Nayme.

M. Nayme travaillait depuis 2014 en Angola au sein de l'entreprise française de chaudronnerie Friedlander (groupe Ortec), sous-traitante du pétrolier américain Chevron.

Le jeune homme, âgé de 26 ans, avait été retrouvé mort roué de coups dans la nuit du 30 novembre 2016 dans sa maison du Cabinda, une enclave angolaise aux frontières du Congo et de la République démocratique du Congo (RDC).

La police angolaise avait initialement envisagé l'hypothèse d'un cambriolage qui a mal tourné avant d'orienter son enquête sur la piste d'un assassinat.

Mécontente des progrès de l'enquête locale, la famille de la victime, originaire de Saint-Etienne, dans le centre de la France, s'est mobilisée auprès des autorités françaises pour accélérer la coopération judiciaire entre les deux pays.

Elle a notamment rencontré le président Emmanuel Macron.

En avril 2018, le président angolais Joao Lourenço avait autorisé le parquet général de son pays à coopérer avec la France.

"Nous nous sommes battus pour permettre la coopération entre les deux pays", a expliqué Clémence Nayme. "C'est finalement la visite des enquêteurs français sur place et surtout leurs outils, notamment l'ADN et les relevés téléphoniques, qui ont permis aux enquêteurs angolais de confondre toute l'équipe".

"L'ouverture du procès est une première étape. J'espère que nous obtiendrons des réponse sur le mobile du meurtre et ses commanditaires", a-t-elle poursuivi, "j'ai confiance en la justice angolaise pour aller jusqu'au bout".

Les parents, le frère et la soeur de Benoît Nayme ainsi que leur avocat ont prévu d'assister à Cabinda au début du procès.

Une enquête judiciaire pour "homicide volontaire" a parallèlement été ouverte l'an dernier à Paris sur le meurtre du jeune ingénieur.

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