Le rapprochement entre la Banque postale et CNP Assurances, qui permettra la création d’un grand pôle financier public est désormais lancé, selon un schéma dont les grandes lignes sont connus depuis déjà plusieurs mois. En Bourse, l’action du premier assureur à la personne en France cède 0,60% à 20,04 euros. Le ministre de l'Economie et des Finances a indiqué que la Caisse des dépôts apporterait sa participation de près de 41% dans CNP Assurances en échange de sa montée au capital de La Poste.

Bruno Le Maire a précisé ce matin sur Radio Classique que la CDC prendrait le contrôle de La Poste en détenant " plus de 50% " de son capital contre 26,32% actuellement. L'Etat apportera à La Poste sa participation de 1% dans l'assureur.

Il a ajouté, selon Reuters, que l'opération ne serait pas lancé afin 2019, le pacte d'actionnaire entre l'Etat, la CDC et Sopassure arrivant alors à échéance. La Poste détient en effet déjà une partie du capital de CNP via Sopassure, structure regroupant les participations dans CNP de La Banque postale et des réseaux du groupe BPCE (Caisses d'Epargne, Banques populaires). Sopassure détient actuellement 30,7% de CNP Assurances.

Une fois ce pacte dénoué, BPCE détiendra directement 16% de CNP Assurances et La Poste récupérera une participation directe de 20% dans CNP Assurances, rapporte Reuters. La Poste détient alors 62% du capital du premier assureur de personnes en France.

Or, le passage au dessus de 30% du capital exige, selon la réglementation boursière, le lancement d'une OPA. CNP pesant 12 milliards d'euros en Bourse, une telle opération serait très couteuse. Une dérogation va donc être demandée à l'Autorité des marchés financiers.

Si elle n'est pas accordée, " nous prendrons les décisions qui seront nécessaires. On s'adaptera à ce moment-là ", a déclaré selon Reuters, Eric Lombard Directeur général de la CDC lors d'une conférence organisée par le Ministère de l'Economie et des Finances.

Le rapprochement entre CNP et la Banque postale a pour but de renforcer La Poste, dont le métier historique, la distribution de courriers est en déclin.