Danske Bank, première banque du Danemark, est soupçonnée de blanchiment d'argent via sa filiale en Estonie. En tant que correspondant bancaire, Deutsche Bank a aidé au traitement de 150 milliards de dollars (131,5 milliards d'euros) d'opérations suspectes, a dit une source ayant une connaissance directe du dossier.

La banque allemande a pris des mesures dès qu'elle a repéré des transactions suspectes, a déclaré Sylvie Matherat, interrogée sur le sujet au cours d'une conférence.

Deutsche Bank a mis fin à ses relations avec Danske après huit ans de collaboration, a-t-elle ajouté, en refusant de préciser le volume de transactions traitées par l'établissement allemand pour la banque danoise.

La BaFin, autorité de surveillance des marchés financiers en Allemagne, réfléchit à l'ouverture d'une enquête officielle sur le rôle de Deutsche Bank dans ce dossier.

Devant les députés européens, le lanceur d'alerte à l'origine de la révélation de ce scandale a dénoncé mercredi les "partenariats à responsabilité limitée" (LLP), des structures juridiques en Grande-Bretagne ayant permis de dissimuler l'identité des bénéficiaires des transactions.

"Le rôle du Royaume-Uni est une honte absolue. Les partenariats à responsabilité limitée (...) ont été pervertis depuis d'innombrables années", a dit Howard Wilkinson, lui-même britannique et ancien responsable des activités de trading de Danske Bank dans la région baltique entre 2007 et 2014.

(Andreas Framke, avec Jacob Gronholt-Pedersen à Bruxelles; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

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