Berlin (awp/afp) - Le géant allemand de l'énergie Eon a confirmé mercredi son redressement sur les neuf premiers mois de l'année et la réduction de sa lourde dette, lui permettant de réaffirmer ses objectifs annuels.

Le groupe de Essen (ouest), qui a cumulé des pertes abyssales ces deux dernières années en raison d'une profonde restructuration et de l'abandon du nucléaire, a dégagé un bénéfice net ajusté de 965 millions d'euros entre janvier et septembre, en hausse de 51% sur un an.

Sur cette période, privilégiée par EON dans la présentation de ses comptes, son chiffre d'affaires a légèrement reculé à 27,9 milliards d'euros (-1%), de même que son résultat brut d'exploitation (Ebitda), à 3,54 milliards d'euros (-3%).

Ces chiffres sont un peu supérieurs au consensus d'analystes cité par le courtier Steubing, qui prévoyait un bénéfice net ajusté de 958 millions d'euros, un chiffre d'affaires de 27,5 milliards et un résultat brut d'exploitation de 3,48 milliards d'euros.

Au troisième trimestre, son bénéfice opérationnel Ebit a progressé de 13% à 350 millions d'euros et son chiffre d'affaires de 5% à 8,4 milliards d'euros, tiré par de meilleures ventes en Suède et en Europe centrale, ainsi que par la hausse des prix de l'énergie renouvelable en Italie et aux Etats-Unis.

Les investisseurs ont bien accueilli la publication, et le titre EON gagnait 1% à 10,65 euros vers 10H20 GMT, dans une Bourse de Francfort à l'équilibre (-0,06%).

"Tous les chiffres clés et développements sont conformes à notre tableau de marche. Nous pouvons dès lors réaffirmer nos objectifs pour 2017", a annoncé le directeur financier, Marc Spieker, cité dans le communiqué.

L'entreprise attend toujours sur l'ensemble de l'année un bénéfice net ajusté compris entre 1,20 et 1,45 milliard d'euros, ainsi qu'un Ebit ajusté compris entre 2,8 et 3,1 milliards d'euros.

Le groupe a par ailleurs poursuivi la réduction de son endettement net, l'un de ses boulets, descendu à 19,7 milliards d'euros, contre 21,5 milliards d'euros fin juin et 26,3 milliards à la fin de l'année dernière.

L'an passé, Eon avait accusé une perte nette part du groupe historique de plus de 8 milliards d'euros, liée à des dépréciations exceptionnelles consécutives à sa scission.

Comme ses concurrents européens, le groupe souffre depuis plusieurs années de la chute des prix de gros de l'électricité et de la concurrence des énergies renouvelables subventionnées. La décision de l'Allemagne d'abandonner progressivement l'atome après la catastrophe de Fukushima en mars 2011 a encore accentué ses difficultés.

En réaction, il avait décidé de se séparer de ses centrales à charbon et à gaz, regroupées désormais dans la filiale Uniper, et s'apprête à céder les 46,65% qu'il détient encore au finlandais Fortum.

"Nous avons besoin d'un investisseur stable à long terme pour Uniper", a déclaré à la presse le directeur financier du groupe, Mark Spieker, ajoutant qu'EON pensait avoir "trouvé un tel partenaire" en Fortum.

L'énergéticien compte tirer "environ 3,76 milliards d'euros" de la cession de sa part dans Uniper, selon l'offre lancée mardi par Fortum et qui court jusqu'au 16 janvier 2018.

afp/rp